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Malgré son interdiction, la pratique persiste

Interdite par la loi, la pratique de la mendicité prend de l’ampleur. Elle est même devenue un fonds de commerce de nos jours.

Pendant des temps ancestraux, l’école coranique a été une des premières institutions éducatives et religieuses au Mali. Et depuis son instauration, elle s’est adaptée aux réalités culturelles locales et ses principes. Tout en assurant un enseignement, qui s’est attelé à la formation générale des nouveaux adeptes favorisant ainsi l’émergence de nouvelles pratiques dont quelques-unes sont de moins en  moins utiles au fonctionnement harmonieux de la société. Parmi celles-ci, nous avons la pratique de la mendicité par les élèves des écoles coraniques (adultes ou enfants) “, souligne l’imam Idrissa Camara de la mosquée Aboubacar Sidick de Hamdallaye. De nos jours un adulte sur deux est touché par la pauvreté monétaire et cette pauvreté pousse certains hommes à aller dans les mosquées, ruelles et différents carrefours pour mendier afin de pouvoir subvenir à leurs besoins.

Ainsi, le diagnostic de la pauvreté a permis de distinguer trois formes de mendicité : la pauvreté des conditions de vie ou celle de masse qui se traduit par une situation de manque dans les domaines de l’éducation, de la santé, de l’eau, de l’électricité, de l’emploi et du logement. La pauvreté monétaire ou de revenu qui exprime une insuffisance de ressources engendrant une consommation insuffisante et la pauvreté de potentialités caractérisée par le manque de capital (accès à la terre, au crédit, et aux équipements) “, détaille l’imam Camara.

Hormis la pauvreté, beaucoup de gens le font comme fonds de commerce en louant les enfants d’autrui et le plus souvent comme des jumeaux pour commettre leurs forfaits. D’autres aussi, issus de bonne famille et qui ne manquent de rien, le font par plaisir car ils gagnent facilement de l’argent. Et cette pratique prend de plus en plus d’ampleur dans la capitale bamakoise qui conduit certains enfants à devenir plus tard des bandits.

Comme la pratique fait partie de certains rites de la religion musulman, la lutte contre la mendicité n’est pas totalement effective au Mali. Sinon, au Mali le code pénal interdit cette pratique.

Pour y remédier, il faudrait créer des structures de formation ou négocier auprès des maîtres artisans la formation des élèves coraniques en valorisant la force de travail que constituent les jeunes et adultes des écoles coraniques dans les communes. Les autorités municipales pourraient leur réserver un domaine de prestation de services qui ne nécessite pas obligatoirement de qualification.

Aïchatou Konaré

Source: Mali Tribune

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