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Malgré la mobilisation de son club de Nancy, le lanceur de poids Oumar Dembélé expulsé vers le Mali

Le véritable espoir de l’athlétisme, arrivé en France en octobre 2018, a été expulsé vendredi faute de papiers en règle au grand dam de son club, où il était très apprécié et investi.

 

Deux mois qu’Oumar Dembélé se morfondait derrière les barreaux du centre de rétention administratif (CRA) de Metz. Vendredi, aux alentours de 6 heures du matin, le Malien de 20 ans l’a finalement quitté, escorté par les autorités françaises jusque dans un avion en partance pour Bamako, la capitale de son pays.

Au grand dam de ceux qui s’étaient mobilisés en faveur de la libération du lanceur de poids, très investi dans son club d’athlétisme du Nancy Athlétisme Métropole (NAM). Il s’y est inscrit en 2019, un an après son arrivée en France, alors mineur et sans papiers. Depuis, il a pris part aux championnats de France de lancer de poids à deux reprises, réalisant la sixième meilleure performance nationale de sa catégorie en 2021.

En parallèle, il a réussi à accrocher en juin sur son CV un CAP plomberie et venait de bénéficier d’une passerelle pour rejoindre une classe de première en lycée professionnel. Sur son temps libre, il encadrait les jeunes du NAM chaque week-end.

Le club a appris la date de son expulsion deux jours avant. Vendredi matin, plusieurs personnes du NAM et d’autres connaissances du jeune Malien se sont rendues devant le CRA à Metz afin de lui manifester leur soutien.

«On compte bien le revoir ici»

Depuis son incarcération fin janvier, ses soutiens s’étaient démenés auprès des autorités pour essayer de sortir Oumar Dembélé de l’impasse. Ils avaient réussi à obtenir un certificat du consulat du Mali à Lyon qui attestait de l’authenticité des papiers du lanceur de poids. «C’était encore une pièce de plus qui montrait la bonne foi d’Oumar», estime Axelle Picard, secrétaire générale du NAM. La préfecture n’a pas plié. Selon le club, celle-ci a expliqué ne pas être en mesure de reconnaître les papiers en question.

A Bamako, Oumar Dembélé a pu retrouver Internet et découvrir l’ampleur de la mobilisation de ces dernières semaines (une pétition en ligne recueille plus de 35 000 signatures à l’heure actuelle). «Son entraîneur lui avait expliqué, mais il ne s’était pas vraiment rendu compte. Il était vraiment reconnaissant, ça lui a permis de garder le moral», raconte Axelle Picard. Elle insiste sur le fait que le club reste mobilisé, même à plus de 6 000 kilomètres. «Notre première inquiétude était d’essayer de stabiliser sa situation sur place pour qu’il soit en sécurité et hébergé. Puis de voir comment on pouvait l’aider, l’accompagner.»

Ce week-end, le club nancéien a réussi à mettre Oumar Dembélé en contact avec la Direction technique nationale de la fédération malienne d’athlétisme (FMA) afin que ce dernier puisse reprendre l’athlétisme au Mali. «Sur le volet administratif, on va essayer de voir comment on peut s’organiser pour imaginer un retour, ajoute Axelle Picard. Ça prendra le temps que ça prendra, mais on compte bien le revoir ici.»

Source : Libération
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