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Majorité présidentielle : Le RPM ou l’art de se faire des ennemis

Autour du président de la République, la volonté des partis de la majorité présidentielle d’être porteurs d’une politique de rassemblement et de créer un esprit de confiance entre le peuple et le gouvernement semble loin d’être un acquis. Après avoir réussi à créer une crise de confiance entre le PM et certains partis membres, le Groupe parlementaire RPM vient de pointer un doigt accusateur vers l’ex-ministre de la Défense sur la mauvaise gestion du marché de l’achat de l’aéronef présidentiel et des matériels militaires. Ce qui risque d’ouvrir la voie à des conséquences politiques.

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Le feuilleton de surfacturation dans le sulfureux marché de l’aéronef présidentiel et les effets d’armement et d’équipement militaires aura certainement un impact collatéral sur la vie politique des partis de la mouvance présidentielle. Après l’ouverture des procédures judiciaires au Tribunal de première instance de la Commune III pour un traitement diligent de l’affaire et les récentes interventions du ministre, les responsables du groupe parlementaire du parti présidentiel viennent de statuer sur le dossier.

A l’issue de sa réunion du mercredi 22 octobre 2014 dans la salle Aoua Kéita de l’Assemblée nationale, le Groupe parlementaire déclare avoir noté des insuffisances mises en évidence par les structures de contrôle. Pour le président du groupe, le député Seydou Dembélé, si ces insuffisances mettent à nu certaines pratiques répréhensibles tant sur le plan de la morale que des procédures administratives et financières de l’Etat, elles ne concernent ni de près ni de loin le président de la République, contrairement à une information distillée dans la presse.

Pour les honorables députés, le président de la République ne saurait répondre à la place du gouvernement dédié à la gestion des affaires publiques, dont il a la charge d’orienter et de coordonner l’action. Mais ils recommandent avec fermeté que des suites judiciaires et administratives soient conduites à terme à ces dossiers conformément aux principes d’un Etat de droit.

Déclarant le président de la République blanc comme neige dans le dossier de l’achat de l’avion présidentiel et des contrats d’équipements militaires et qu’il ne saurait répondre à la place du gouvernement, le Groupe parlementaire RPM est dans une logique de répondre l’ex-ministre de la Défense, dans ses récentes observations sur le rapport d’audit provisoire du Bureau du Vérificateur général (BVG).

L’ex-ministre de la Défense, Soumeylou Boubèye Maïga disait que le chef de l’Etat a donné des instructions et a suivi toutes les étapes du processus de passation et d’exécution du contrat d’achat de l’avion présidentiel et ceux relatifs aux équipements militaires. Ce qui laisse entendre que s’il doit y avoir des malversations dans ces marchés, IBK ne peut y être étranger.

Par cette sortie médiatique, les 76 députés du parti présidentiel viennent de donner une réplique à l’intervention de Soumeylou Boubèye Maïga.

Selon une source proche de l’ex-ministre, cette sortie du Groupe parlementaire RPM ne contribuera pas à écarter le fossé qui est creusé entre Boubèye et IBK depuis son départ du gouvernement, suite aux tragiques événements de Kidal des 17 et 21 mai. « On comprend que le chef de l’Etat veut envoyer un message clair à l’opinion : les seuls membres du gouvernement impliqués dans le traitement de ces marchés devront rendre gorge. La lecture de la situation s’impose dans la mesure où le groupe RPM annonce clairement dans sa déclaration que le président de la République ne saurait répondre à la place du gouvernement dédié à la gestion des affaires publiques », a déclaré, un responsable du parti de Boubèye.

L’intervention, selon certains, est un indice sur la crise de confiance entre le parti du Tisserand et l’Asma/CFP que dirige l’ancien ministre de la Défense.

Avec 5 députés, le parti de Soumeylou Boubèye Maïga n’est plus en humeur de sainteté au sein du groupe parlementaire APM. Certaines sources indiquent que la question du positionnement de l’Asma/CFP sur l’échiquier national sera un des plats de résistance lors du prochain congrès du parti, le 29 novembre prochain.

Mais ce qu’il faut retenir, c’est que la situation risque de porter un coup dur à l’alliance des partis politiques de la majorité, qui lors de la signature de convention avait fixé comme vision de mobiliser et conjuguer les efforts pour une populaire plus solides autour du président. Si l’on sait que le clash est presque consommé au niveau de certains partis différents de l’Asma et Yéléma.

L’avenir nous en dira plus !

Bréhima Sogoba

 

 

SOURCE: L’Indicateur du Renouveau  du   31 oct 2014.
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