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Main tendue, poings fermes

IBK dit que sa main reste tendue au chef de file de l’opposition ; mais ce dernier répond n’avoir vu aucune main tendue dans sa direction. Mais entre IBK et Soumaïla Cissé, qui a les poings fermés ?

L’élection présidentielle du 29 juillet dernier est terminée.  Mais entre le Chef de l’Etat et son challenger d’alors, la campagne présidentielle se poursuit de plus belle.
Proclamés par la Cour constitutionnelle, les résultats font toujours l’objet de contestation par le chef de file de l’opposition. Arrivé 2e à l’issue du second tour, il conteste la victoire d’IBK émaillée, selon lui, de « fraude », suite, dit-il, au « bourrage des urnes ».
Depuis, c’est le dialogue de sourds entre les deux hommes. Pendant ce temps, le pays, lui, sombre – chaque jour que Dieu fait – dans la dépression. Avec, à la clé, une insécurité endémique, un front social en ébullition et des grèves. Qui paralysent l’administration publique. Quotidiennement. Décrétée, par l’UNTM, la grève de 72 heures, qui s’est terminée vendredi dernier, en est la parfaite illustration.
Pour désamorcer cette « bombe », du moins sur le plan politique, il a été demandé à IBK de tendre la main au chef de file de l’opposition. Objectif : faire le consensus autour des institutions du pays, afin de sortir le pays de cette crise multiforme.
Du coup, IBK dit tendre la main à Soumaïla Cissé. Lequel rétorque n’avoir vu aucune main.
En réalité, chacun des deux hommes pose ses conditions pour une vraie réconciliation.
Pour IBK, le chef de file de l’opposition doit, d’abord, reconnaître sa victoire à la présidentielle du 29 juillet. Avant toute réconciliation ; tandis que pour Soumaïla Cissé, IBK devra, avant tout chose, reconnaître que sa victoire a été émaillée de fraude. Avant de lui faire une « offre politique » susceptible de convaincre ses partisans.
Pendant ce temps, les Maliens, eux, tirent le diable par la queue. La misère est, tellement, forte que 7 familles sur 10 peinent à se procurer 3 repas par jour. Au nord et au centre du pays, près de 800 écoles sont fermées, du fait de l’insécurité. Les morts, civils ou militaires, se comptent par dizaines et par jour. Les Maliens ne désespèrent plus ; ils désespèrent de pouvoir espérer à des lendemains meilleurs.
Face à cette situation, IBK et Soumaïla Cissé devraient taire leurs divergences, parler d’une même voix, afin de sortir le pays de cette crise multiforme.
Mais hélas, chacun campe sur sa position. Au grand dam de leur pays et de leurs concitoyens, qui paient chaque jour un lourd tribut pour cette crise qui n’a que trop duré.
Pauvres de nous !
Oumar Babi 

Source: Canard Déchaîné

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