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Mahmoud Dicko lors du meeting du 19: ‘‘IBK n’a plus l’aptitude physique et mentale pour diriger’’

Encore à l’appel de Mahmoud DICKO et de ses alliés du M5-RFP, des milliers de personnes se sont réunies le vendredi 19 au monument de l’Indépendance pour exiger la démission du président Ibrahim Boubacar KEÏTA. Lors de ce rassemblement, l’imam DICKO est revenu sur les différentes médiations tenues la semaine dernière dont sa rencontre avec IBK chez l’ancien Président de la République, Moussa TRAORE. De même, il a profité de l’occasion pour réaffirmer que ce combat n’est pas sa lutte ou un positionnement pour confort. Également dans ses deux interventions teintées de fermeté M. DICKO a séduit plus d’un, à travers son appel à la retenue. De l’avis de nombreux observateurs, c’est grâce à sa sagesse que le pire a été évité vendredi dernier. Nous vous propos ici les deux extraits de ses interventions.

 

Je remercie tous ceux qui ont fait le déplacement cet après-midi.
J’implore Allah pour que nos fils, nos frères, ceux qui sont tombés sur le champ d’honneur puissent avoir un repos éternel.
Cher musulmans, cher peuple,
Sur cette même place où j’étais le 5 juin, j’avais lancé un appel à l’attention de mon grand-frère, l’invitant à écouter son peuple.
C’est pour être transparent avec vous que m’en vais vous dévoiler, un secret. Après l’appel du 5 juin, une semaine s’est écoulée, sans que le Président ne réagisse à notre demande, il n’y a pas eu de dialogue, pas de réponse de sa part. Comme si c’était des gens sans importance qui s’étaient mobilisées ici ce 5 juin.
Après ça, il y a eu des personnalités engagées pour ce pays ont eu à l’interpeller sur la question. Je ne vais pas vous le cacher, ces facilitateurs ont organisé une rencontre entre le grand-frère et moi. Je lui ai réitéré ma demande, à travers les propos que j’avais tenus ici.
Nous avons des témoins…
Il n’y a rien à cacher. On ne peut pas demander aux autres d’être transparents et se cacher aux autres. Je vais vous rendre compte fidèlement de ce qui s’est passé. Nous avons des témoins, mais je préfère taire les noms pour le moment. Je lui ai dit cher grand-frère, je jure devant toi comme j’ai eu à le faire devant les manifestants, je sais que tu l’as entendu, mais n’empêche que je le répète, je lui ai dit : il faut écouter le peuple. Je ne souhaite pas te faire souffrir, je reprends textuellement ce que je lui ai dit sans hypocrisie.
Je ne veux que ni ta famille ni toi-même souffre, car nous partageons beaucoup de choses dans ce pays. Je lui ai dit : si tu n’écoutes pas le peuple, tu risques de partir par la plus mauvaise des manières.
Au cours de cet entretien, je lui ai demandé de s’adresser au peuple. Et il a pris l’engagement de faire une adresse à la Nation. C’est alors qu’il a fait une adresse pour tendre la main. On tend la main à celui qui est loin de toi, mais pas à celui qui est à côté de toi. Ces propos prouvent que tu es loin de ton peuple, tu ne connais pas les réalités des populations. Avec tout le respect que je lui dois, je suis resté sur ma faim après cette adresse. Tout ce qu’il dit : Je tends ma main, nous allons faire un Gouvernement d’union nationale, ceci, cela ! Non ! écoutez ! Et pour la suite de nos discussions, il a changé la formule, et il a changé le lieu le lendemain en convoquant une rencontre le mardi dernier.
Depuis le début des manifestations, il ne m’avait jamais adressé la parole si ce n’est lors de notre rencontre. Mais le mardi, il m’a personnellement invité au téléphone. Il m’a dit cher jeune-frère, j’ai répondu, je suis prêt à faire ce que tu me demandes, il faut aller au CICB, je te le demande personnellement, je vais faire une adresse à la Nation. Je n’en ai informé personne, car, j’étais convaincu qu’il ne va pas faire ce qu’il m’a promis. Comme je l’ai imaginé, il a changé le cadre, le scénario.

Si la main tendue était sincère, il y a eu des gens qui se sont mobilisés pour faire une demande, il devait chercher à avoir une rencontre directe avec les leaders de la manifestation. Ce que nous lui demandons de faire, ce n’est pas une affaire personnelle, c’est une revendication du peuple.
Mais, il a changé le cadre de la rencontre et s’adresse au peuple : Je vais faire un gouvernement d’union ; je vais payer le salaire des enseignants, etc.
C’est trop sérieux cette fois-ci…
Il a expédié les problèmes comme ça se fait tout le temps. Mais c’est trop sérieux cette fois-ci pour que ça soit géré ainsi. On ne peut plus continuer avec les fuites en avant. Ce qui se passe aujourd’hui, ce n’est pas une affaire de DICKO. Des gens m’ont appelé, des gens on dit : il faut demander à l’imam qu’est-ce qu’il veut. J’ai dit que cette question constitue une insulte pour le peuple malien.
Tous les problèmes et toute la souffrance qu’endure le peuple malien, devaient être ramenés à la personne de l’imam, ce serait réellement insulter le peuple Malien.
Je suis là en tant qu’Imam, nous avons transformé les mosquées en QG pour le soutenir en 2002 et en 2013, afin de mobiliser les électeurs à aller voter pour le candidat IBK. Mais, je suis obligé aujourd’hui de dire la vérité au peuple, d’aider le peuple à sortir de ce piège.
C’est pour l’honneur que je me suis joint à ceux qui se sont rassemblés, à savoir les partis politiques, les mouvements, les associations.
Je l’ai dit hier quand on a rencontré la CEDEAO pour laquelle nous avons beaucoup de respect, ce sont des gens qui se soucient du Mali, ce sont nos voisins, il y a beaucoup de nos concitoyens qui vivent dans ces pays. C’est pour cela que je vous demande de faire attention. Ne soyons pas des gens qui insultent le pays, les organisations, de dénigrer d’autres gens. Notre problème, c’est nous même d’abord. Je n’en ai pas fini. Dans la vie, il faut toujours conserver ses anciens logeurs, quand on a l’intention de revenir. C’est pourquoi, je vous demande de respecter les délégations étrangères qui sont sur notre sol. Ils sont venus nous voir, on les a écoutés. On leur a promis qu’on ne va jamais casser ce pays, on ne va pas brûler ce pays.
A partir d’aujourd’hui, et si Dieu le veut bien, nous allons maintenir cette mobilisation jusqu’à la satisfaction totale de nos doléances. Je suis convaincu, si Dieu le veut, Inch Allah, que toutes les villes et les campagnes du Mali vont se joindre à cette mobilisation.
Je prends l’engagement…
Mais, je présente mes excuses aux manifestants et organisateurs de ce meeting, je prends l’engagement en toute honnêteté avec Dieu, devant le pays et les délégations étrangères que nous allons manifester dans la sérénité et le calme. On ne va pas détruire le pays, aucun endroit ne sera brûlé, on ne va pas chercher à saccager ou brûler le domicile de qui que ce soit. Non, on n’a pas besoin de ça. C’est pour cela, par rapport à tout ce qui été dit ici, et si tout le monde est d’accord, j’ai une proposition. Je vais vous la faire. Ma vocation, c’est de diriger la prière, c’est ce que j’ai répondu aux membres de la médiation hier. Il y a de cela 40 ans, je ne fais que ça. Je suis là juste pour vous accompagner.
Pour cela, je demande au Directoire, de choisir des gens consensuels pour aller transmettre le message des manifestants au Président à Koulouba. Mais, je demande au reste du public de rester sur place. Il vaut que vous compreniez que nous sommes dans le monde, nous vivons au sein d’une communauté internationale, nous devons montrer une bonne image de notre pays. Je dois avoir le courage de vous le dire aujourd’hui. L’image qu’on veut vous faire porter, la violence, la non retenue, le spectacle, l’incendie, non, refusons cette image. Nous avons la force morale, spirituelle, la force physique, pour le faire.
C’est ce que je vous demande, moi-même, je reste avec vous, on va rester sur place et attendre le retour de la délégation.
On ne va pas ni casser ou brûler ce pays, comme si nous étions des fous. Non !
Au contraire, ce sont eux qui divisent ce pays, dressent les communautés les unes contre les autres. Ils n’ont pas fait de routes pour eux, ils ne leur ont pas donné la sécurité. Aujourd’hui, nous nous entretuerons, tout ça, pour nous distraire et distraire le reste du monde, pour que personne ne puisse comprendre. Il ne faut pas qu’on tombe dans ce piège.
Naturellement, je ne peux pas venir prendre la parole sans avoir un mot pour le Chérif de Nioro. A chérofou Choroffa, c’est un Chérif qui ne ment jamais, qui ne se dédie pas et qui ne renie jamais ses propos. Son comportement de probité vient de son père le Cheick Hamalla qui a été déporté par les Blancs.
Avant de terminer, je formule des prières pour ce pays et pour le vieux (mon grand-frère), afin qu’il comprenne qu’il a été élu par le peuple et que c’est le peuple qu’il doit écouter. Je crois que le bon sens devrait prévaloir à ce propos sans heurt majeur.
Il faut que son entourage comprenne que nous sommes entre nous Maliens. Tout le monde est unanime à reconnaître que ça ne va pas. Donc, il faut tirer les conséquences…
IBK n’a plus aujourd’hui l’aptitude physique et mentale pour diriger ce pays.
Il ne faut pas insulter le génie malien, nous avons un génie fort, quand on va l’interroger, il va nous montrer la voie.
Je prie pour le retour sain et sauf de notre frère Soumaila CISSE parmi nous.
Restons mobilisés et vigilants.
Transcription libre

INFO-MATIN

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