L’imam Mahmoud Dicko a-t-il déjà réussi à prendre le devant de la scène avant même sa sortie annoncée pour le 28 novembre prochain ? En tout cas, il fait le buzz suite à certaines allégations le donnant avoir eu une rencontre secrète avec l’ambassadeur de France au Mali, avec pour mission de déstabiliser la Transition en cours. L’accusation est si grave que l’Imam a dû s’expliquer, arguant qu’il serait ahurissant qu’il puisse comploter avec la France contre le Mali.
Il ne s’est nullement gêné de faire un parallèle entre ces allégations et la sortie qu’il entend effectuer le dimanche 28 novembre pour, dit-il, prier pour le Mali qui vit actuellement un moment crucial de son histoire jalonnée d’une multitude de problèmes et de difficultés. Pour l’imam Dicko, les allégations ainsi avancées ne sont qu’un montage grossier faisant croire que c’est un Français qui s’exprime.
Ce qui est sûr et constant, c’est que l’imam n’est plus véritablement avec les autorités de la Transition et cela, depuis des mois.
On se souvient en effet que juste après la chute de l’ancien président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, l’imam de Badalabougou avait annoncé qu’il retournait dans sa mosquée afin de se consacrer à ce qu’il sait faire : transmettre le message de Dieu, mais ces derniers temps, il a commencé à s’exprimer à travers ses prêches dans ses sermons de vendredi. Ce fut le cas il y a quelques jours auparavant. En effet, dans son sermon, le vendredi 5 novembre 2021, il avait indiqué que les problèmes que le Mali traverse sont du au manque de recours à des personnalités respectables qui pourraient servir de médiateurs entre les protagonistes pour qu’une solution puisse être trouvée à chaque problème.
Ce genre de personne n’est pas, selon lui, à chercher son ralliement seulement dans le lot des personnes âgées ni dans le rang des personnes coutumières, des savants ou des religieux. Il s’était aussi indigné, en indiquant que le pays ne se construit pas avec les réseaux sociaux.
« Le pays où on ne s’écoute pas, on ne se soutient pas, est destiné à s’effondrer », a-t-il prévenu, non pas sans indiquer que le Mali a besoin que ses fils s’entendent et se guident entre eux.
Au-delà de ces sorties lors de ses sermons de vendredi, il y aussi le timing choisi, cette fois pour la sortie qu’il envisage le dimanche prochain. En effet, pourquoi a-t-il choisi maintenant pour programmer cette sortie, au moment même où les autorités de la Transition sont sous sanctions de la CEDEAO et que certains acteurs chauffent à blanc l’opinion publique par rapport à la tenue des assises nationales de la refondation ou au sujet de la prorogation de la Transition ? Dès lors, comment pourrait-il se départir des accusations de déstabilisation de la Transition qu’on lui colle à la peau ? Attendons pour voir donc, d’ici le dimanche prochain !
Source : LE SOIR DE BAMAKO