Le Premier ministre, Choguel Kokalla MAIGA, a rencontré, hier lundi, au Centre international de conférence de Bamako les agents de la Haute administration alors que les rencontres se poursuivent en vue d’obtenir la participation de tous les acteurs aux Assises nationales de la refondation. Une fois de plus, le chef du gouvernement est revenu sur leur vision de Mali Kura et de la coopération du Mali avec ses partenaires en affirmant que son pays ne sera jamais isolé.
S’exprimant à cette occasion, le Premier ministre est revenu des raisons du coup d’État du 18 août 2020 et la rectification de la transition qui a permis à ce qu’il soit à la tête du gouvernement. De même, il a rappelé les actions prioritaires de son Plan d’action du gouvernement inspiré de la feuille de route du président Assimi GOITA.
Après ce rappel, il a rappelé aux agents de la Haute administration les missions phares qui sont attendues par la Transition dont l’exécution implique leur collaboration. Ces actions prioritaires s’articulent autour du renforcement de la sécurité sur l’ensemble du territoire national ; des réformes politiques et institutionnelles ; de l’organisation des élections générales ; de la promotion de la bonne gouvernance.
Cependant, certaines de ces actions doivent être précédées par les Assises nationales de la refondation qui doivent définir les contours. Et l’organisation de ces assises entretient la contestation entre des acteurs politiques.
Contrairement aux acteurs favorables à sa tenue, les responsables du cadre et d’autres acteurs politiques estiment que l’organisation des ANR serait dilatoires et budgétivore.
« Il donne des indications pour orienter l’action de l’exécutif. Sa mise en œuvre resterait incomplète si ne se tenaient les Assises Nationales de la Refondations (ANR). D’avance, je donne l’assurance qu’elles ne seront ni des assises de trop, ni des assises susceptibles d’opposer une catégorie de Maliens à d’autres Maliens », a répliqué Choguel MAIGA lors de son intervention.
Selon lui, les Assises Nationales de la Refondation sont conçues pour restituer la parole au peuple souverain, afin qu’il se prononce sur son destin, qu’il soit l’artisan du projet politique national, et qu’il procède aux indispensables réformes politiques et institutionnelles.
Ensuite, il a évoqué la création d’un organe unique de gestion des élections (OUGE), autre point d’achoppement avec des détracteurs.
Selon le Premier ministre, pour réussir l’organisation des élections générales, la création de l’organe unique a été retenu, consécutive à la forte demande de l’ensemble de la classe politique.
« Qu’il s’agisse des Assises nationales ou de l’Organe Unique, des avancées significatives ont été réalisées. Un chronogramme a été élaboré, des termes de références validés, deux organes, le Panel des Hautes Personnalités et la Commission d’organisation, installés. Des indications précises ont été formulées à leur intention lors de leur installation solennelle », a expliqué le Premier ministre MAIGA.
Par ailleurs, il a abordé les relations entre le Mali et certains de ses partenaires dans un contexte de vives tensions diplomatiques, même si elles ont baissé ces deux derniers jours.
« La CEDEAO a décidé de nous sanctionner. Nous en prenons acte tout en déplorant la décision. Pourtant, la concertation fondée sur la bonne foi aurait permis l’instauration d’une fructueuse collaboration. Elle nous a opposés la réalité des textes. Nous lui avons opposé le principe de réalité (la réalité du terrain) », a-t-il déclaré.
Si l’exigence de la CEDEAO est d’aller aux élections dès février 2022, le Premier ministre pense que celles-ci interviendraient après un amendement des textes afin d’éviter les crises politiques et les contestations postélectorales répétitives.
A niveau, il a rappelé que cette révision des textes en matière de gestion des élections avait été dans un passé récent une recommandation de la CEDEAO.
« D’aucuns ont parlé de bras de fer entre nous et l’organisation subrégionale. Il n’en est rien. D’autres ont parlé d’étouffement. Nous nous posons la question : quel intérêt des pays que nous considérons tous comme des pays frères ont-ils à nous étouffer ? », a-t-il clarifié.
Il a également été question de la coopération entre le Mali et la Russie.
« L’on a essayé de nous dissuader de nouer un partenariat avec la Russie. C’est vite oublier les données de notre histoire contemporaine. Peu de pays dépassent l’ex-URSS dans la mobilisation de l’aide au développement en faveur du Mali. Enfin, certains ont parlé d’isolement. A cela, je réponds, le Mali n’a jamais été isolé, le Mali ne sera jamais isolé », a affirmé M. MAIGA.
Selon lui, ce qui doit être clair pour tous, est que les Maliennes et les Maliens, dans leur écrasante majorité, ont opté pour une Transition de rupture.
« C’est une donnée non négociable, car il en va de notre renaissance pour cesser d’être le vieil homme malade de l’Afrique de l’Ouest et reprendre notre place dans le concert des nations en jouant de nouveau le rôle de pays-phare que nous avons été trois décennies durant », a promis le Premier ministre.
PAR SIKOU BAH
Source : Info-Matin