Hery Rajaonarimampianina a prêté serment ce samedi matin, lors d’une cérémonie dans le grand stade de la capitale. Le nouveau président de Madagascar, vu comme l’héritier d’Andry Rajoelina, a voulu gommer cette image dans son discours d’investiture, se posant en homme nouveau qui veut rompre avec le passé.
Avec notre correspondante à Antananarivo,
Ce samedi, dans les tribunes officielles du grand stade, pendant la cérémonie de prestation de serment d’Hery Rajaonarimampianina, on comptait son adversaire au second tour, Robinson Jean Louis, de nombreux représentants de la communauté internationale – dont la ministre française déléguée à la Francophonie, Yamina Benguigui -, et l’ex-président de transition, Andry Rajoelina.
Dans un long discours de plus 20 minutes, prononcé en malgache, puis en français, Hery Rajaonarimampianina ne va pas jusqu’à dénoncer explicitement les errements de la période de Transition – il faisait lui-même partie du gouvernement. Mais, il faut « faire table rase des pratiques du passé », affirme-t-il, insistant sur la lutte contre la corruption. « Je ne partirai pas dans une chasse aux sorcières du passé. Mais je veux que ceux qui se reconnaissent dans cette description et ces propos sachent que le changement est en marche, que rien ne pourra l’arrêter et que je n’accepterai aucune dérive. »
Hery Rajaonarimampianina promet « une nouvelle ère de responsabilité ». Et veut être un président rassembleur. Pour cela, il se tourne vers sa famille politique, celle d’Andry Rajoelina, pour tendre la main vers le grand adversaire : Marc Ravalomanana. « Je demande à mes amis de me laisser libre. Libre d’aller vers les autres. Libre d’aller vers celui qui n’a jamais été mon ami, qui n’a jamais appartenu à notre camp ou à notre famille politique, et parfois même qui nous a combattus. Car, quand il s’agit de Madagascar, il n’y a plus de camps », a-t-il lancé dans son discours.
L’ancien président Ravalomanana, renversé en 2009, vit toujours en exil en Afrique du Sud. Le nouveau président s’est toujours montré évasif sur la possibilité de son retour.
Source: RFI