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Lutte contre l’insécurité routière au Mali : Des chauffeurs et handicapés à l’école de l’ANASER

Conformément à ses missions à savoir contribuer à réduire sensiblement les accidents de la route et dans le cadre de la mise en œuvre de son plan d’actions annuel, l’Agence nationale de la sécurité routière (ANASER) a organisé successivement une session de formation à l’intention des chauffeurs et conducteurs routiers et une journée de sensibilisation des personnes vivant avec un handicap sur la sécurité routière.

 

100 chauffeurs et conducteurs routiers ciblés à Bamako

La formation de la centaine de chauffeurs et conducteurs routiers a eu lieu le mercredi 25 août 2021, à la cadre la Maison des Aînés de Bamako. C’était sous l’égide de la Directrice générale de l’Agence, Mme Djadji Sacko, s’est déroulée en présence du représentant du Conseil malien des transporteurs routiers (CMTR), Aly Bocoum et du président du Syndicat des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali, Souleymane Diallo, communément appelé « Joli ».

Le président du Syndicat des chauffeurs et conducteurs routiers du Mali et le représentant du CMTR ont vivement félicité et remercié l’ANASER pour cette belle initiative devenue traditionnelle.

Aussi, ont-ils invité les participants à l’assiduité et à poser toutes les questions qui leur paraissent pertinentes.

Selon la patronne de l’ANASER, il ressort des statistiques de 2020 que l’implication des automobiles dans les accidents de la circulation routière s’élève à environ 61%. Et que le comportement humain demeure le facteur majeur de l’accidentologie sans pour autant oublier l’état des infrastructures routières et celui des véhicules. « Le Mali connait une extension régulière et importante du parc automobile estimée en moyenne à 8,5% par an et vétuste avec un âge moyen de 15 ans et plus », a-t-elle indiqué.

Par ailleurs, soutient la DG, les statistiques démontrent que les accidents en rase campagne, moins nombreux en agglomération, font plus de victimes.

Pour elle, le nombre élevé de victimes en rase campagne s’explique par le fait que le transport à l’interurbain est assuré par les véhicules de transport en commun et de marchandises, c’est à dire le transport professionnel.

De même, souligne la Directrice, la Stratégie nationale de sécurité routière 2021-2030 révèle que la survenance des accidents de la circulation impliquant le transport professionnel est le plus souvent accompagné d’une gravité plus élevée.

« En 2015, 32% des victimes tuées proviennent des accidents impliquant le transport professionnel », a-t-elle rappelé. Une situation que corrobore l’accident survenu le mardi 3 août 2021 à Zambougou à 20 km de Ségou entre un car et un camion de transport de forains dont le bilan est de 42 tués (36 sur place, 2 à l’arrivée et 4 à l’hôpital) et 32 blessés, selon l’hôpital Nianankoro Fomba de Ségou.

Selon la DG de l’ANASER, les principales causes de ces accidents sont : l’excès de vitesse, le mauvais dépassement, le mauvais état des pneumatiques, l’alcool et les stupéfiants au volant, etc.

Ainsi, la formation est axée sur la connaissance du véhicule et son entretien, la prévention des risques et mise en œuvre des dispositions ; les règles de conduite et de sécurité routière : le comportement du conducteur ; le temps de travail et de repos, l’alcool et la drogue au volant ; la préservation du patrimoine routier.

 

Les handicapés, des usagers à accepter sur nos routes

Hier jeudi, la série de formations initiée par l’ANASER s’est poursuivie à la Maison de la femme et de l’enfant Rive gauche de Dar-Salam, en Commune III du District de Bamako, sous la présidence de la Directrice générale de l’ANASER qui avait à ses côtés la présidente de la Fédération malienne des personnes en situation de handicap (FEMAPH), Mme Djininé Hatouma Gakou. On notait la présence de plusieurs personnes handicapées venues de toutes les Communes du District de Bamako.

Selon la présidente de la FEMAPH, à cause de leur handicap, elles sont souvent « marginalisées et n’ont pas la chance de pouvoir profiter des services offerts à l’ensemble de la communauté dans les domaines essentiels de l’existence ».

Aussi, a-t-elle dénoncé le manque d’autonomie qui limite leur accès aux installations publiques ainsi que leur liberté de mouvement dans la vie quotidienne.

« Ces usagers vulnérables sont souvent victimes d’accidents de la circulation routière. Plusieurs dispositions ont été promises pour la circulation routière, mais la plupart n’a pas été tenue. Par exemple : l’implantation des panneaux de signalisation du handicap ; le respect strict de la canne blanche ; l’aide aux personnes de petite taille pour la traversée de la route, entre autres », a déploré la présidente de la FEMAPH.

Prenant la parole, la DG de l’ANASER dira que tous les jours, on assiste à des accidents routiers dans lesquels les personnes en situation de handicap sont impliquées. Toute chose qui donne le sentiment qu’elles sont délaissées, oubliées parfois exclues de la circulation routière.

Pour elle, la Journée de la canne blanche s’inscrit dans le cadre de la mobilité, de l’autonomie et de la sécurité des personnes handicapées visuelles et permet d’attirer l’attention des usagers de la route sur la présence d’une personne qui a un déficit visuel sur la chaussée.

« La présente journée de sensibilisation envisage d’inverser cette tendance en accompagnant les personnes handicapées à mieux se comporter sur la route et aussi inviter les autres usagers de la route à mieux les accepter dans le dispositif du trafic », exhorte la DG de l’ANASER.

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