Le panafricaniste Kémi Séba a tenu son meeting de sensibilisation contre toute ingérence française dans le système financier africain. C’était à l’esplanade de la Bourse du travail le samedi 14 septembre 2019. Accompagné et soutenu par plusieurs associations et organisations de la société civile malienne, ainsi que de chroniqueurs, activistes, artistes et hommes politiques, dont l’honorable Oumar Mariko, Yeah Samaké, Master Soumy , etc, le jeune panafricaniste a expliqué les buts de ce meeting.
Le franco béninois, de son vrai nom Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kémi Séba est longtemps connu pour sa lutte acharnée contre l’impérialisme, le néocolonialisme ou tout simplement pour l’émergence et l’unité africaine. Mais son combat le plus connu de tous est celui dressé contre le franc CFA et plus récemment l’Eco, la nouvelle monnaie annoncée pour remplacer le CFA. Une cause qui ne cesse d’exposer le panafricaniste à toutes sortes de contraintes, comme menaces, extraditions , séquestrations, emprisonnements et autres, non seulement par ceux contre qui il se bat, c’est-à-dire les Occidentaux, mais souvent par certains pour qui il s’expose autant à savoir le peuple africain.
La dernière de ces contraintes date du jeudi 12 septembre 2019 à l’aéroport international du président Modibo Keita de Bamako Sénou où il a été retenu par la police. À son arrivée au Mali, le panafricaniste a passé plus de deux heures d’horloge dans l’enceinte de cet aéroport retenu par les forces de l’ordre sur instruction ferme des plus hautes autorités maliennes pour motif de risque de « trouble à l’ordre public ».
Mais tout cela ne réduit en rien les motivations de ce fils de l’Afrique à poursuivre son combat qu’il estime lui-même juste et noble. D’ailleurs il a expliqué lors du meeting qu’il ne reproche nullement rien aux ‘’frères’’ policiers qui malgré la rigueur de leur mission, comprennent toute la noblesse et le sens étroit de son combat. Mais, il a quand même déploré la bassesse de certaines marionnettes de l’occident déguisé en responsables, à l’image du président de la république ivoirienne, Alassane Dramane Ouattara, et celui du Sénégal Macky Sall. Des responsables qui n’ont pas su, selon lui, se défaire, jusqu’à présent de leurs chaines esclavagistes et néocolonialistes. Pour donc affirmer tout son engagement pour cette cause qui l’a conduit sur la terre africaine du Mali, les premiers mots de Kémi Séba à ce meeting ont été de demander au public de crier à tel point que la France et ses complices puissent se rendre compte de leur existence et de leur détermination.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, il a tenu à éclaircir l’échec de certains complots utilisés pour mettre en contradiction certains ‘’frères’’ investis dans la même mission et pour le même objectif. À ses dires, la stratégie de la France de diviser pour mieux régner ne marchera pas dans ce cas précis, car selon lui, le panafricanisme, c’est la solidarité, la fraternité, l’unité et c’est aussi le regard envers la même direction malgré les divergences. C’est pourquoi il a profité de l’occasion pour féliciter et remercier tous ceux qui se battent toujours pour le peuple et la liberté, il a cité Bassaro Sylla, Oumar Mariko, Yea Samaké, Master Soumi, Ras Bath, Aminata, Dramane Traoré, etc. Pour dire que l’impérialisme français n’aura plus personne dans la division.
Dans la même occasion, il a fait savoir à l’opinion nationale et internationale que les communautés Dogon et peulh du Mali, sont un même peuple qu’on tente encore de diviser comme toujours, à cause d’autres intérêts. Selon lui, il n’y’a qu’une seule Afrique et seulement quand l’Afrique sera unie en une seule qu’elle sera respectée par tous.
Concernant les raisons de son déplacement au Mali, Kémi Séba dira que c’est la suite d’un combat entamé depuis longtemps pour la souveraineté politique, culturelle, spirituelle et économique de tout le peuple africain. Malgré tout ce qu’il a subi à travers ce combat, Kemi Séba continue de dire haut et fort qu’il n’est pas normal que l’ancienne puissance coloniale continue encore d’imposer son schéma concernant le sort du système monétaire africain. Si le continent africain n’était pas conscient des enjeux pendant très longtemps, le panafricaniste déclare que la jeunesse consciente d’aujourd’hui est prête à mourir pour retrouver la dignité et la liberté de son peuple. Dans cette optique, Kémi Séba a rappelé les contraintes imposées aux élites africaines méprisant les questions de la souveraineté monétaire de l’Afrique afin de ressortir des tiroirs la fameuse question de la monnaie Eco qui selon lui, existe déjà depuis très longtemps comme projet.
C’est pourquoi il a appelé toute la jeunesse africaine à rester mobilisée contre toute ingérence française au projet monétaire du continent. Selon lui, c’est quand le peuple voit ses droits bafouillés qu’il n’aura pas d’autre choix que de s’organiser pour se rebeller. De ce fait il se dit engagé à combattre avec tous les moyens possibles, non pas tous les Français, mais l’oligarchie criminelle française qui a décidé de sacrifier le peuple pour obtenir du profit. Ailleurs, il a rappelé aux dirigeants africains qu’il n’est pas trop tard pour prendre leurs responsabilités s’ils veulent véritablement agir au nom de l’intérêt de leur peuple respectif.
ISSA DJIGUIBA
Source : Le Pays