Selon le rapport 2018 de la Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH), « les actions de sensibilisation des organisations de la société civile, (…) en partenariat avec le ministère de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille, « ont amené plus de 1 088 villages sur les 12 000 du Mali à déclarer leur abandon de la pratique ».

Des réalisations rendues effectives grâce notamment au vote d’une Politique nationale pour l’abandon de la pratique de l’excision, en 2010, assortie des plans d’action 2010 – 2014 et 2015 – 2019.

Sur cette question sensible, où se mêlent tradition et religion, les acteurs ont surtout mis l’accent sur la sensibilisation, même si la « mutation » de la pratique de l’excision « en violence basée sur le genre », n’est pas un progrès, selon certains.

Au plan du plaidoyer, le PNLE s’est attelé à l’organisation de sessions à l’endroit des décideurs, afin d’attirer leur attention « sur la gravité de la pratique et ses conséquences sur les victimes et sur le respect de la dignité et des droits humains en termes de santé, de justice ».

Le changement de comportement étant un processus à long terme, les responsables du programme se réjouissent néanmoins des « déclarations publiques enregistrées » et « des milliers de leaders d’opinion » qui « ont fait des déclarations individuelles pour témoigner de leur position contre la pratique de l’excision ».

Loi consensuelle

Pour avancer, même à petits pas, l’adoption d’une loi est nécessaire « pour permettre à ceux qui refusent la pratique de défendre leurs droits et aux victimes de réclamer réparation », explique Madame Fatimata Dembélé Djourté, Présidente du groupe de travail sur les droits catégoriels à la CNDH.

Il existe déjà un avant-projet, mais le travail continue pour aboutir à « une loi légitime », dont tout le monde comprendra le bien fondé, explique M. Bagayoko. « Cette loi protège tout le monde et n’est contre personne ».