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Lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles : Le temps de l’action

À l’instar de lala communauté internationale, notre pays célèbre la campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences faites aux femmes et aux filles (VFF) sous le thème international : «Orangez le monde : mettre fin à la violence contre les femmes maintenant». Le thème national est intitulé : «La fin de la violence contre les femmes et les filles : une priorité pour le Mali, Je m’engage ! ». C’est dans cet esprit que l’Onu Femmes a illuminé, jeudi dernier, en couleur orange le monument de la Paix pour afficher son optimisme sur l’élimination des VFF. La campagne s’étendra jusqu’au 10 décembre prochain.

La cérémonie était présidée par le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Chiaka Magassa, en présence de la représentante de l’Onu Femmes au Mali, Mme Béatrice Eyong et de plusieurs invités.

L’illumination du monument de la Paix en couleur orange vise à illustrer la participation de notre pays à la Campagne mondiale des 16 jours d’activisme contre les violences perpétrées contre les femmes et les filles. L’exemple le plus récent de violences faites à l’encontre de la gent féminine reste la mort d’une jeune Guinéenne, M’mah Sylla, le 20 novembre dernier, des suites d’un viol présumé par des médecins dans une clinique privée de Conakry (Guinée).

Selon les statistiques mondiales, une femme sur trois subit des violences sexuelles ou physiques au moins une fois dans sa vie. Notre pays n’est pas en marge de ce sinistre tableaupuisque à en croire l’Enquête démographique et de santé au Mali (EDSM 2018), 79% de la population malienne pensent qu’il est justifié qu’un homme batte sa femme. En termes d’accès de services de prise en charge, en juin 2021, environ 67% des communes du Mali ne disposent d’aucun service de prise en charge des cas de violences basées sur le genre tandis que 71% des services disponibles sont essentiellement orientés vers l’appui psychosocial et le référencement.

Dans le monde, en 2020, les acteurs du Système d’information sur les violences basées sur le genre (GBVIMS) ont rapporté 6.605 incidents de violences basées sur le genre. Entre juillet et septembre 2021, les incidents se sont chiffrés à au moins 3.354 incidents de violences basées sur le genre (VBG) contre 1.663 cas à la même période en 2020, soit une augmentation de 65%. Les enfants de moins de 18 ans représentent une tranche non négligeable des personnes survivantes, soit 58% des cas, dont 38% sont des filles de moins de 18 ans. Toujours dans la même dynamique, entre avril et juin 202,1 les acteurs du GBVIMS ont enregistré 43% de violences sexuelles dont 29% de viol contre 7% de viol au cours de la même période en 2020.

La représentante de l’Onu Femmes au Mali a justifié que cette augmentation très significative de violences sexuelles par la recrudescence des violences perpétrées par des individus armés sur les axes routiers ainsi que les attaques inter communautaires dans les régions du Centre et du Nord.

Mme Béatrice Eyong a expliqué que l’édition 2021 se veut une campagne d’incitation à l’action et contribuera à renforcer les actions entreprises pour l’élimination des violences et la promotion de l’égalité du genre et l’autonomisation des femmes et filles. Cela, a-t-elle ajouté, à travers des actions de plaidoyer, d’appui à la résilience, de sensibilisation pour un changement social et surtout de rappel vis-à-vis des engagements internationaux. Elle a aussi salué l’initiative Spotlight de l’Union européenne et les efforts fournis par notre pays pour l’élimination des VBG.

Selon le secrétaire général du ministère en charge de la Promotion de la Femme, cette illumination permettra d’attirer l’attention de la population de Bamako sur la nécessité d’agir pour mettre fin aux VBG. Et Chiaka Magassa d‘exhorter tous nos compatriotes à prendre activement part à la campagne contre les VBG à travers des actions de sensibilisation et d’information et à rester attentifs aux éventuels cas, afin d’orienter et référer les personnes survivantes vers les services de prise en charge.

Il invite également à dénoncer les cas de violence. «La menace de la violence existe dans nos familles, nos services. Il est temps de prendre conscience et d’agir contre les VBG. Nous allons continuer à sensibiliser, informer et plaider pour qu’un jour le Mali puisse avoir des documents de politique et des textes juridiques adéquats pour éliminer les violences faites aux femmes et aux filles», a lancé Chiaka Magassa.

Mohamed D. DIAWARA

Source : L’ESSOR

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