Les ministres en charge de la Promotion de la femme, de l’enfant et de la famille et des Affaires religieuses et du culte étaient face aux leaders des différentes confessions religieuses du Mali, hier jeudi, à l’hôtel Al Farouk Kempiski, pour un plaidoyer de haut niveau sur les violences contre les violences basées sur le genre (VBG). Cette journée de plaidoyer avait pour objectif d’attirer l’attention des leaders religieux sur la problématique des violences faites aux femmes.
Étaient présents à cette session de plaidoyer, M. Mabingué N’GOM, directeur régional de l’Afrique du centre et de l’Ouest du fond des Nations unies pour la population (UNFPA), M. Hadi Moulaye Koureïchi, Représentant du Haut conseil islamique, et M. Edmond Dembélé représentant de l’église catholique du Mali.
M. Hadi Moulaye Koureïchi du Haut Conseil islamique a, dans son allocution, soutenu que c’est la religion musulmane qui a donné un statut particulier à la femme. Selon lui, la femme était considérée comme un objet, bien avant.
« Dans certaines sociétés, la femme était même considérée comme un héritage laissé par son mari défunt. C’est-à-dire, elle était partagée au même titre que les chameaux et autres richesse de valeur de son défunt mari. Pire, dans d’autres cas, on enterrait la femme avec son mari, si ce dernier venait à mourir avant. Mais c’est l’islam qui a banni tout cela en donnant à la femme son statut qu’elle mérite. Donc, en aucun cas, la religion musulmane n’atteste la violence sur des femmes que nous considérons comme une partie de nous-mêmes », a-t-il martelé. Il a, à cet effet promis aux autorités de veiller à ce que la violence contre les femmes soit un mauvais souvenir dans notre pays.
Quant à M. Dembélé de l’Église catholique, il a déploré que les enfants et les femmes qui sont des couches vulnérables de la société soient constamment victimes de violences non justifiées. Comme ses prédécesseurs, il a, au nom de l’Église catholique soutenu toute action qui lutte contre les VBG.
M. N’GOM dans son intervention, a déploré que le Mali se fasse remarquer aujourd’hui, sur le plan international, par un certain nombre de fléaux, dont les VBG. Cependant, il a rassuré que la donne peut changer avec l’engagement de tout un chacun.
« Nous avons une opportunité de changer la perception que le monde extérieur pense du Mali ces derniers temps. C’est réconfortant de voir cette grande mobilisation autour du gouvernement pour cette lutte noble », s’est-il réjoui. Il a par ailleurs invité l’assistance de joindre l’acte à la parole pour que les VBG soient de mauvais souvenirs.
Mme Sangaré Oumou Ba, a quant à elle, a remercié les religieux d’avoir répondu à son appel. Elle les a invité de joindre leur voix à la sienne pour une éradication totale de ce fléau qui devient un véritable problème de société dans notre pays.
Quant à M. Thierno Oumar As DIALLO, il a confirmé que l’islam n’était pour aucune violence, surtout celles faites contre la femme.
La session de plaidoyer a été aussi marquée par la projection des films sur les victimes de VBG, pour mieux convaincre les religieux de certaines réalités.
Cette rencontre a été un véritable cri cœur, un plaidoyer à l’endroit des grandes personnalités des religions musulmane et chrétienne du Mali.
Par Christelle KONE
Source: info-matin.