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Lutte contre les engins explosifs : AQMI ne fait pas le poids !

Depuis plusieurs années, les agressions par engins explosifs improvisés (EEI), principalement perpétrées par AQMI, dévastent le nord du Mali. Face à ces attaques sournoises, les forces armées du Sahel, avec leurs alliés, déploient des moyens considérables et toujours plus performants. Il est donc utile de faire un état des lieux de la menace et des moyens mis en œuvre pour lutter contre ce fléau.

Le nord du Mali toujours en proie à la menace

Du Gourma au Liptako, jusqu’aux confins des Adrars, aucune région du nord Mali n’est épargnée par les attaques des djihadistes. Le dimanche 15 août 2021, près de Ménaka, trois soldats maliens ont été tués dans l’explosion d’une mine artisanale au passage de leur véhicule et plus récemment, le 28 août dernier, un convoi FAMa circulant sur la RN16 a été touché par un EEI. Heureusement, cette dernière attaque n’a occasionné que des blessés légers.

Ces EEI, qui ne choisissent pas leurs victimes, visent aussi bien des voitures, des camions, des charrettes à traction ainsi que des motos ou même des passants ! Des bus ont également fait l’objet d’attaques. Pour rappel, en septembre 2019, dans la région de Mopti, 14 personnes avaient trouvé la mort dans l’explosion d’un EEI contre un autocar.

La vallée du Tilemsi n’échappe pas à ses attaques arbitraires, perpétrées par le groupe Al Mourabitoune, en particulier le secteur entre Almoustarat et Anéfis. Les engins utilisés, qui ne nécessitent pas grand-chose pour être fabriqués, prennent la forme de mines artisanales ou de dispositifs plus perfectionnés.

Du piège artisanal, composé d’engrais agricole « modifié », aux engins radiocommandés par ondes électromagnétiques actionnés par un téléphone, les artificiers de cette branche d’AQMI ne manquent pas de compétences. Boubacar Saliff Traoré, spécialiste des questions de sécurité et de développement dans le Sahel, rappelle que « ce ne sont pas que de simples paysans qui mènent ces attaques. Parmi ces personnes, il y a des ingénieurs, il y a des personnes très qualifiées pour pouvoir coordonner ce type d’opération ».

Depuis que le combat frontal contre les armées internationales est devenu plus difficile, les djihadistes se sont tournés vers les engins explosifs pour tenter de reprendre l’avantage. Le recours à ce procédé semble de plus en plus privilégié par les terroristes.
Alors que les EEI sont l’arme de prédilection des djihadistes contre les forces maliennes et internationales, il convient de s’interroger sur la méthode à adopter.

Un changement de stratégie payant : des djihadistes affaiblis et sur le déclin

Tandis que les combattants d’AQMI cherchent à tout prix à éviter le combat en face à face, marque de leur faiblesse croissante, la lutte contre les engins explosifs s’avère un impératif pour prendre un avantage déterminant sur l’organisation terroriste et protéger la population.

Selon le journaliste et écrivain spécialiste des questions sécuritaires Seidik Abba, c’est une question de changement de stratégie. Les FAMa ont décidé d’avoir moins de postes avancés et de déployer des patrouilles mixtes avec des moyens plus robustes et des forces armées mieux entraînées pour lutter contre les EEI. Elles ont aussi la possibilité de faire appel à l’appui technique de leurs alliés européens.

La formation des soldats à la détection et au déminage de ce type d’engins est devenue une priorité pour les FAMa mais aussi pour toutes les armées de la région. Forte de son expérience dans ce domaine, de nombreuses formations sont assurées, notamment par Barkhane et les armées européennes, dans le cadre de la coopération avec les unités de la FC G5 Sahel. L’équipement des forces armées en véhicules de guerre capables de résister à la charge de ces engins est aussi une priorité. A ce titre, les FAMa sont équipées de blindés tout terrain de type « Bastion ». Mais le combat est aussi mené grâce à l’utilisation de nouveaux véhicules équipés de système de détection et de lutte contre les EEI.

La vallée du Tilemsi, réputée pour être très exposée aux attaques d’Al Mourabitoune, fait partie des zones à risque. Comme cela avait été observé mi-août dans la région d’Anéfis, des matériels de nouvelle génération permettent la détection de mines artisanales ou perfectionnées. A ce titre, certains témoignages ont confirmé que la force Barkhane avait découvert et neutralisé plusieurs engins.

Alors que les EEI demeurent des armes lâches aux mains des djihadistes d’AQMI, les FAMa et leurs alliés s’adaptent en permanence. Afin de mettre davantage la pression sur les terroristes, des savoir-faire et des moyens de lutte de plus en plus maîtrisés par les soldats sont utilisés. La priorité étant la protection de la population, AQMI peut s’inquiéter de son avenir dans la région !

Siaka Sidibé

Source: Malivox

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