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Lutte contre les crimes économiques et financiers: » Les juges doivent s’armer de courage pour résister à la tentation de la corruption et aux pesanteurs sociales négatives qui s’appellent le favoritisme « , le Procureur Général, Idrissa A. Maïga dixit

L’exercice de l’année judiciaire 2020-2021 a été marqué par l’organisation des sessions spéciales de la Cour d’Assises. Une volonté affichée des autorités de la Transition dans la lutte contre le terrorisme, les crimes économiques et financiers. Au cours de cette session, 18 affaires concernant 54 accusés sont inscrites au rôle.

 

Outre l’intervention du représentant du Premier président de la Cour, Aldjoumagate Dicko et du président du barreau, Me Moustaph Cissé à l’ouverture des travaux, le Procureur général de la Cour d’Appel, Idrissa Arizo Maïga, a rappelé que les crimes enrôlés au cours de ces assises spéciales portent essentiellement sur les atteintes aux biens publics et les cas de faux et usage de faux compliqués d’abus de confiance et un cas de blanchiment de capitaux.

A ses dires, lesdites affaires sont de la compétence exclusive du Pôle Economique et Financier,  » La complexité de la matière explique la lenteur dans le traitement des dossiers. Car, en ce domaine, comme en d’autres, l’engagement personnel du magistrat, sa rigueur intellectuelle et morale, son courage et son professionnalisme sont les seuls gages de l’aboutissement heureux des dossiers en charge, dans des délais raisonnables « , a-t-il dit. Avant d’ajouter que, dans la lutte contre la délinquance financière, les juges doivent  » s’armer de courage pour résister à la tentation de la corruption, pour résister aux pesanteurs sociales négatives qui s’appellent le favoritisme », a-t-il relevé.

Il a également rappelé que ces dernières semaines, il y a eu un véritable ballet des contrôleurs, notamment du Bureau du Vérificateur Général et de l’Office Central de lutte contre l’enrichissement illicite, ayant tous présenté des rapports aux contenus riches de révélations importantes de délinquance financière et d’irrégularités administratives, «  on ne pouvait en attendre moins de ses administrations qui sont dirigées par des hommes aux qualités exceptionnelles, connus de tous, véritables mastodontes du contrôle et de la vérification, au parcours enviable et à l’expérience peu commune. Ce qui fait que les prédateurs des deniers publics ne dorment plus que d’un œil, quand ils ne prennent pas purement et simplement la poudre d’escampette », a-t-il ajouté.

Le Procureur Idrissa Arizo Maïga ajoutera que les Maliens sont à l’écoute, chaque fois que les rapports des structures de contrôle sont publiés. Le spectacle enivrant de la détention ne suffit plus,  » il faut des résultats, donc des dossiers instruits et des jugements. C’est à cette seule condition que tous les torts seront réparés, les délinquants seront condamnés et les innocents relaxés ou acquittés et le Trésor Public dédommagé « , a-t-il précisé. Il a aussi dit que dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière,  » la justice est normalement attendue au tournant, car il est attendu d’elle du professionnalisme, de la rigueur dans le traitement des dossiers, du respect et de l’application correcte de la loi, du respect de la présomption d’innocence et des principes légaux de la détention, dont l’usage doit être observé dans des conditions peu contestables ».

Oumar Barry

Source: l’Indépendant

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