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Lutte contre les accidents de la route à Bamako : LES POUVOIRS PUBLICS PASSENT A LA VITESSE SUPERIEURE

Diverses mesures et actions sont initiées dont le lancement prochain d’une opération spéciale de fluidité de la circulation routière dans le District

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Les pouvoirs publics veulent passer à une autre étape dans la lutte contre l’insécurité routière. Dans trois semaines, toutes les voies anarchiquement occupées dans le District de Bamako seront dégagées. C’est ce qui ressort d’une réunion de la commission interministérielle de lutte contre l’insécurité routière, qui s’est tenue lundi. Un projet de texte dont l’objectif sera de lancer une opération spéciale de fluidité de la circulation routière dans le District de Bamako sera élaboré à cet effet.

Cette rencontre sur les accidents et la fluidité de la circulation routière était présidée par  ministre de la Sécurité, le général Sada Samaké,  et son homologue de l’Urbanisme et de la Politique de la ville, Moussa Mara.

Elle a regroupé plusieurs responsables de départements ministériels, les directeurs des services centraux de la Sécurité et de la Protection civile, de l’ANASER (Agence nationale de sécurité routière), des structures syndicales, etc. Les départements de la Sécurité et de l’Urbanisme ont initié cette réunion afin de définir des pistes de solution en vue de juguler ces accidents de la circulation aux conséquences si désastreuses pour notre population, notamment dans sa composante constituant l’avenir du pays : la jeunesse.

Dès l’ouverture de la rencontre, le ministre de la Sécurité est entré dans le vif du sujet.  Il a qualifié les accidents de la circulation de fléau des temps modernes. Ce fléau constitue une préoccupation majeure pour le  gouvernement. Il faut dire que les accidents sont devenus très fréquents, avec très souvent avec des conséquences fatales ou irréversibles.

Les statistiques relatives aux accidents de la circulation sont assez parlantes. En effet, entre 2010 et 2012, les services du ministère de la Sécurité et de l’ANASER ont enregistré 25 573 accidents de la circulation. De 2006 à 2012, 66 857 victimes ont été dénombrées dont 4 657 tués avec une pointe en 2011 où on compta 11 447 victimes avec 889 tués. Le District de Bamako enregistre le plus grand nombre  d’accidents : 72,65% du total en 2011 et 73,66% en 2012.

Ce constat macabre, selon Sada Samaké, doit donner à réfléchir en vue de trouver une solution pour inverser la tendance. A ce propos, le ministre a souligné que des efforts ont déjà été consentis. Ainsi, les forces de sécurité ont accentué leur présence sur les différents axes et dans les carrefours tandis que le ministère de l’Équipement et de Transports, à travers l’ANASER et en collaboration avec les forces de sécurité, a organisé de nombreuses séances d’information et de sensibilisation.

Il a aussi mentionné la formation sous l’impulsion de l’ANASER de cent jeunes apprentis chauffeurs venant des différentes régions par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle. Une formation sanctionnée par la remise de permis de conduire aux bénéficiaires le 22 octobre dernier. A ces actions s’ajoute la formation de cinq cents enseignants, toujours à l’initiative de l’ANASER, en décembre dernier, avec comme objectif pour ces derniers de former à leur tour leurs pairs dans le domaine de la sécurité routière.

Si beaucoup d’accidents sont causés par la situation des routes et le mauvais état des véhicules, la majorité des accidents est imputable au fait de l’homme. En effet l’ignorance du Code de la route, l’excès de vitesse, la conduite en état d’ébriété, l’usage du téléphone au volant, ou tout simplement le manque de courtoisie dans la circulation sont la cause essentielle de la plupart des accidents.

Quant au manque de fluidité dans la circulation, les différents intervenants l’imputent à la prolifération des engins à deux et trois roues, le nombre élevé des véhicules de transport en commun composés essentiellement de minibus ainsi que leur stationnement anarchique, les nombreuses intersections dans la ville, quelques fois gérées par des feux tricolores non coordonnées ou même très souvent non gérées.

Les débats ont été  directs et animé. Le ministre Sada Samaké est intervenu pour confirmer le bien-fondé des propos d’un vieux chauffeur. L’homme soutient que le permis de conduire se vend ou s’achète très facilement dans notre pays.  Ce qu’a tenté de démentir les représentant de l’ONT (Office national des transports) à la réunion. Le ministre a fait valoir que cette pratique est connue de tous, en précisant que l’objectif de l’exercice est de trouver une solution à tous ces problèmes et non de continuer à rester dans le déni d’un fait qui existe.

Pour le ministre Moussa Mara, l’heure est venue d’appliquer les textes en matière de circulation routière. « La pédagogie doit passer par la sanction. Rien ne peut marcher dans l’anarchie », a-t-il ajouté.

Ce point de vue est partagé par le secrétaire adjoint de la Fédération nationale des syndicats et conducteurs routiers du Mali, Harouna Konaté. La représentante du Conseil national de la société civile, Mme Awa Sidibé, a relevé que les enfants circulent à moto à Bamako en cascadeurs. Et cela vu et au su de tout le monde. Et quand bien même les agents de la police font leur travail en les arrêtant, les parents interviennent pour les faire libérer. A ce propos, le représentant du syndicat de la police, Mamadou Sissoko, a souhaité que les parents et les proches des personnes en infraction arrêtent d’intimider les agents de la police.

Citant le rapport mondial de l’OMS sur la prévention des traumatismes dus aux accidents de la circulation, la directrice générale de l’ANASER, Mme Assa Sylla, a rappelé que les accidents de la circulation constituent un problème de santé publique majeur, mais négligé, qui appelle des efforts concertés en vue d’assurer durablement une prévention efficace.

Le représentant du ministère de la Santé, le médecin militaire Issa Diarra, a attiré l’attention sur un fait qui complique davantage la fluidité de la circulation : les contrôles intempestifs des policiers sur les minibus de transport en commun et les camions. Une habitude qui, de son point de vue, contribue aux embouteillages.

A. DIARRA

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