Renforcer les capacités des acteurs judiciaires sur les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à l’esclavage et au travail forcé des enfants et les approches basées sur les victimes, tel est l’objectif d’un atelier de deux jours qui a ouvert ses portes, hier mardi, à la Maison du partenariat de Bamako.
Organisée par l’Association du barreau américain (ABA ROLI) en collaboration avec le ministère de la Justice, garde des sceaux, cette rencontre a regroupé les représentants des syndicats de magistrats, les officiers de police judiciaire et de la police des frontières, les représentants de l’inspection du travail, les procureurs et présidents des tribunaux de Bamako et de Kati, etc. à la Maison du partenariat de Bamako.
L’ouverture des travaux était présidée par le représentant du garde des sceaux, Check Ahmed Tidiani TRAORE, en présence du directeur pays ABA ROLI, Lury NKOUESSOM.
Cet atelier vise le renforcement des capacités des acteurs judiciaires sur les instruments juridiques nationaux et internationaux relatifs à l’esclavage et au travail forcé des enfants et les approches basées sur les victimes.
Il s’agissait spécifiquement de : maitriser les concepts de l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants ; renforcer les capacités techniques de 20 acteurs judiciaires et agents de police des frontières pour protéger les droits des victimes en général et ceux des victimes de l’esclavage et du travail forcé des enfants en particulier.
De même, à travers cette formation, il s’agit pour les acteurs judiciaires de maitriser les mécanismes, les voies de recours judiciaires et non judiciaires ; de mieux traiter les dossiers relatifs à l’esclavage et au travail forcé des enfants. Et, enfin de favoriser l’accès à la justice aux victimes d’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants.
À l’ouverture des travaux, Check Ahmed Tidiani TRAORE a rappelé que les prémisses de l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants remontaient depuis l’époque précoloniale et s’inscrivent dans la continuité des violations historiques des droits de l’homme.
Dès lors, dit-il, des milliers de personnes et d’enfants et certaines communautés ont été victimes d’injustice sociale et du rejet par autres communautés ethniques et culturelles. Aussi, il a souligné que les statistiques de référence consultées montrent une hausse progressive du nombre de victimes de l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants dans les régions de Tombouctou, Mopti et Kayes.
Par ailleurs, M. TRAORE a fait savoir que depuis la crise de 2012, d’autres violations massives et très graves des droits de l’homme ont été perpétrées dans notre pays.
Il a expliqué qu’en vertu du rôle primordial du pouvoir judiciaire, de protection des droits fondamentaux et de lutte contre l’impunité, des violations massives des droits de l’homme son département s’est fixé des priorités, notamment : la formation des acteurs judiciaires sur les instruments nationaux et internationaux de protection de droit de l’homme.
De son côté, le Directeur Pays ABA ROLI, Me Lury NKOUESSOM, indiqué que l’Association du bureau américain connu sous le sigle ‘’ABA ROLI’’ a initié un projet de lutte contre l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants au Mali. Selon Me NKOUESSOM, cette initiative se veut une opportunité pour les victimes de l’esclavage par ascendance et du travail forcé des enfants dans un contexte post crise dans notre pays.
Pour faire face aux défis liés à la protection des droits des victimes, ABA ROLI a prévu toute une série de formations thématiques à l’intention des acteurs judiciaires et des agents de police des frontières sur les instruments juridiques nationaux et internationaux.
De même, a-t-il fait savoir, à travers le projet de renforcement des capacités des acteurs judiciaires, ‘’ABA ROLI’’ contribue à la mise en œuvre des dispositions de l’article 46 de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger et la composante 2 du programme d’urgence de renforcement du système judiciaire du ministère de la Justice et des droits de l’Homme.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin