Le Mali devrait être l’un des pays les plus sécurisés de la bande sahélo saharienne, et cela à cause de la présence massive des militaires : des forces Barkhanes à la MINUSMA, en passant par les forces conjointes du G5 Sahel, jusqu’aux forces armées maliennes. Elles affirment toutes être venues combattre les forces du mal que sont les terroristes. Cinq ans après le déclenchement de la lutte contre le mal, le bilan est insatisfaisant. Par contre, l’armée nationale du Mali, après sa grande prouesse contre la Katiba du Macina est en train de monter en puissance.
Après la mort d’Amadou Kouffa et une trentaine de sa Katiba suite à l’assaut mené par les forces armées maliennes et françaises, une seule question taraude l’esprit de bon nombre de citoyens maliens, c’est celle de la nécessité, voire du maintien ou non de la force onusienne MINUSMA. Initiée par la France auprès du Conseil de Sécurité, la MINUSMA avait pour mission d’appuyer les FAMa dans la lutte contre le terrorisme. De son côté, l’Hexagone a aujourd’hui du mal à soutenir les forces Barkhanes dont les frais d’entretien s’élève à 1 million d’Euro par jour soit plus de 600 millions de francs CFA. Pour le contribuable français ce coût est exorbitant voire insoutenable. Mais, la force française au Sahel a du mal quand on sait que les 423 millions nécessaires pour son bon fonctionnement n’arrivent pas à être réunis. Quant à la MINUSMA, avec un contingent au nombre d’environs 13000 casques bleus, n’arrive pas à stabiliser conformément à son mandat.
Au même moment, les forces armées maliennes sont en train de monter en puissance. Elles ont neutralisé une trentaine de terroristes dont l’une des figures les plus recherchées à savoir Amadou Kouffa, même si c’est avec l’aide des forces Barkhanes. Elles seraient en train de se préparer pour d’autres prouesses. Quelle est alors l’utilité de la MINUSMA ? Seule la France, initiatrice d’une force onusienne au Mali pourrait répondre à cette question. Mais, à analyser de près, la France tient à la MINUSMA, parce qu’au-delà de la lutte contre le terrorisme, elle serait un instrument géopolitique pour assoir son hégémonie dans une de ses anciennes colonies, qu’est le Mali.
En définitive, la MINUSMA, à défaut de demander son départ, pourrait alléger son volet militaire pour n’être qu’un projet de développement du pays qui l’abrite, car la pauvreté est l’une des causes principales du terrorisme.
Youssouf Sissoko
Source: Infosept