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LUTTE CONTRE LE TERRORISME AU MALI : Berlin Va-T-Elle Emboiter Le Pas À Paris ?

En l’espace de quelques jours, les autorités maliennes de la transition ont reçu, successivement deux membres du Bundesregierung (gouvernement allemand). En effet, à la suite de Christine Lambrecht, ministre de la Défense allemande, c’est au tour de sa collègue des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, de fouler le sol de Bamako, le 12 avril dernier.

Qu’est-ce qui fait courir ces Allemands au pays du colonel Assimi Goïta ? C’est la question que l’on se pose d’emblée. En tout cas, pour la ministre des Affaires étrangères, la mission semble bien claire : Annalena Baerbock veut « se faire une idée précise de la situation politique et sécuritaire » en vue de décider du maintien ou non de la Bundeswehr dans un contexte où le pouvoir de Bamako entretient des relations belliqueuses avec ses partenaires occidentaux et même africains. La situation est bien connue. Berlin compte 1 170 et 328 soldats allemands, respectivement au sein de la MINUSMA et de l’EUTM, la mission de formation de l’Union européenne au Mali. Mais le déroulé des évènements à Bamako pose effectivement, sur la table, la question de la présence et du maintien du dispositif occidental dans le pays. Déjà, Barkhane et la task-force européenne Takuba ont plié bagage. Le 11 avril dernier, l’Union européenne a décidé “d’arrêter” ses missions de formation et d’entraînement de l’armée et de la garde nationale dans le pays. Inutile de rappeler aussi que les conditions de travail sont devenues difficiles pour la MINUSMA.  Peut-on imaginer les Allemands rester au Mali selon un schéma contesté par les autorités maliennes ? Berlin va-t-elle s’accommoder des conditions pour lesquelles ses premiers partenaires, notamment la France et l’Union Européenne, sont contraints de reconsidérer leur engagement dans la lutte contre le terrorisme au Mali ? Berlin va-t-elle emboiter le pas à Paris quand on sait que c’est grâce notamment, à un lobbying intense du président Emmanuel Macron que l’ex-chancelière, Angela Merkel, avait finalement accepté un engagement de son pays au Mali ?

 

 

Dans tous les cas, il reviendra au pouvoir malien d’assumer ses responsabilités

 

L’on attend d’avoir les réponses à toutes ces questions. Et l’on est impatient de connaitre le contenu du rapport d’évaluation que la ministre des Affaires étrangères allemande, va transmettre à ses mandataires, dès son retour au pays et ce, pour permettre aux députés de trancher définitivement la question du maintien ou non. En tout état de cause, il y a des signes qui ne trompent pas. En effet, la ministre des Affaires étrangères avait donné le ton avant son arrivée à Bamako. «Le gouvernement de Bamako a perdu la confiance de la communauté internationale au cours des derniers mois, notamment en retardant la transition démocratique et en intensifiant la coopération militaire avec Moscou», avait-t-elle déclaré. Cette sortie médiatique traduit en réalité, le scepticisme de Berlin qui se demande s’il faut rester ou partir.  Mais la question fondamentale est la suivante : quelles seront les conséquences qu’un retrait allemand du Mali pourrait avoir sur l’ensemble de la MINUSMA et sur la lutte contre le terrorisme dans ce pays et dans le Sahel ? Dans tous les cas, il reviendra au pouvoir malien d’assumer ses responsabilités. Comme mauvaise coïncidence ou hasard de calendrier, l’armée malienne dit avoir interpellé, le 10 avril dernier, trois Européens qu’elle suspecte de terrorisme et ces trois personnes sont de nationalité allemande. Toute chose qui vient compliquer davantage la situation.

 

Michel NANA

 

Source: lepays

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