L’un des partenaires clés du Mali en matière de contribution technique et financière au développement et à la promotion de la bonne gouvernance, le Pnud a œuvré en 2020 pour la résilience aux effets néfastes du changement climatique

Dans son rapport annuel 2020, un document de 28 pages, le bureau Pnud au Mali consacre quelques pages aux réalisations sur le plan environnemental qui ont profité majoritairement aux femmes notamment rurales. «Le Pnud a permis au gouvernement à travers Mali Météo, de disposer d’un Système automatisé d’alerte précoce aux inondations par la mise en place de 88 équipements de mesure hydro-climatique et de cinq stations automatiques pour plus de 1.250.000 personnes», précise l’Agence onusienne.

Elle se réjouit de constater que la construction de plus de 200.000 mètres linéaires de caniveaux, des collecteurs construits et réhabilités y compris la construction de digues filtrantes et l’opérationnalisation des comités de veille, a permis de réduire de 80%, les risques d’inondations dans trois communes urbaines du District de Bamako et quatre communes rurales. Par ailleurs, ajoute le rapport, 69.786 ménages ruraux utilisent désormais les informations climatologiques et le système d’alerte précoce pour des besoins agricoles et pastoraux.

Dans le cadre de la révision de la Contribution déterminée au niveau national (CDN), 30 acteurs nationaux issus des ministères de l’économie et des Finances, de l’Administration territoriale et l’Environnement disposent de nouvelles capacités dans la prise en compte du changement climatique dans la politique macroéconomique, la planification fiscale, la budgétisation, les investissements publics et les pratiques de passation des marchés, note le document.
En matière de réalisation d’adduction pour atténuer la souffrance des usagers, des systèmes hydrauliques villageois améliorés fonctionnant à l’énergie solaire ont permis l’accès à l’eau potable de plus de 10.000 personnes des plus vulnérables, dont 52% de femmes réduisant ainsi leur corvée et améliorant leurs conditions de vie, selon le rapport.

La résilience des populations aux effets néfastes du changement climatique a été renforcée dans les Régions de Kayes, Nioro, Sikasso, Koutiala. Des infrastructures agro-sylvo-pastorales, de conservation des biodiversités et des champs écoles ont, à en croire le document, permis à plus de 10.676 ménages de mettre en pratique des mesures allant dans ce sens. «Ces ménages représentent une population de 72.763 habitants, dont 37.302 femmes», précise le Pnud. Aussi, ajoute-t-il, 42.302 femmes exploitent 14 périmètres maraîchers et trois centres de transformation de produits locaux équipés de mini-centrales solaires dans les localités de Koutiala, Kayes, Nioro et Sikasso.

En terme de solutions durables, 220.335 producteurs utilisent des techniques innovantes de gestion durable des terres et des ressources en eau et voient leurs moyens de subsistance et leur sécurité alimentaire améliorés, selon l’organisme des Nation unies. «56 femmes au niveau national et régional ont vu leur capacité renforcée dans les domaines thématiques des conventions de Rio et jouent le rôle de point focal Système national de gestion d’information environnementale (SNGIE). Un réseau régional de gestion de l’information environnementale composée de 74 personnes, dont 65 hommes et neuf femmes opère dans le cadre de l’assurance qualité des données collectées, évalue-t-elle. 2283 ménages au niveau de dix localités de la Région de Mopti ont bénéficié de l’énergie solaire à travers l’installation de plateformes multifonctionnelles solaires.

Dans ces villages, les communautés ont bénéficié également de l’éclairage public, de moulins, décortiqueuses et de charges de batteries et de téléphones.
à Mopti, huit coopératives agricoles équipées de pompes solaires et de décortiqueuses solaires opèrent. «Ces équipements ont permis à plus de 600 femmes et jeunes d’améliorer leurs moyens de subsistance. Avec les plateformes multifonctionnelles solaires, plus de 3.460 femmes ont vu leurs conditions de vie et leurs moyens de subsistance améliorés», rapporte le document qui précise que 3.473 nouveaux emplois ont été créés pour les femmes et les jeunes, dont 2.020 pour les femmes et 1.453 pour les jeunes, dans le domaine des énergies propres, renouvelables et abordables.

L’accompagnement du Pnud a également permis au gouvernement de constituer un catalogue de technologies de gestion durable des terres et des eaux. Ainsi, argumente l’Agence onusienne, 220.835 producteurs, dont 30% de femmes utilisent aujourd’hui des techniques innovantes et résilientes de gestion durable des terres et des eaux. «66.000 femmes mènent des pratiques agropastorales en utilisant des techniques résilientes et innovantes de gestion durable des terres et de l’eau améliorant ainsi la sécurité alimentaire des ménages et les revenus dans les domaines de la pisciculture, du maraîchage et de l’élevage», rapporte le rapport.

À Baguinéda, Ségou, Sikasso, Koutiala et Kita, le Pnud a mis en place 11 mini centrales hybrides qui sont gérées par des groupes de femmes au bénéfice de 440 ménages, rapportent ses experts. Précisant que 2.968 personnes, dont 80% de femmes bénéficient des services d’électricité à travers l’éclairage public, ils indiquent que plus de 7.000 femmes ont vu la pénibilité des tâches domestiques diminuer grâce à la meunerie, permettant aussi aux petites filles de fréquenter l’école et de poursuivre leur cursus scolaire.

Synthèse
Cheick M. TRAORÉ

Source : L’ESSOR