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Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme Le réseau des CENTIFs de l’UEMOA en conclave à Bamako pour plus d’efficacité dans les actions

Lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme Le réseau des CENTIFs de l’UEMOA en conclave à Bamako pour plus d’efficacité dans les actions

Le Réseau des cellules nationales de traitement des informations financières (RECEN-CENTIF) de l’UEMOA tient depuis hier mercredi 4 décembre à Bamako et pour trois jours, les Etats généraux  de la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. C’est au nom du Premier ministre que le ministre de la Cohésion sociale, de la paix et de la réconciliation nationale, Lassine Bouaré a présidé la cérémonie d’ouverture, en présence de son homologue de la Sécurité, le Général Salif Traoré, du président de la CENTIF – Mali, Marimpa Samoura et des responsables des services judiciaires et de contrôle des finances publiques.

Après sa mise en place en 2012 par les présidents des CENTIFs des Etats membres de l’UEMOA, le RECEN-UEMOA vise à favoriser la promotion et le renforcement de la coopération sous régionale en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme (LBC/FT). Il a inscrit dans son plan d’action l’organisation  » des états généraux sur le LBC/FT) « .

Cette rencontre, que notre pays a l’honneur d’abriter, se veut un cadre de réflexion sur l’état des lieux de la lutte contre la criminalité financière. Elle vise surtout à formuler des propositions concrètes pour le renforcement des capacités opérationnelles et fonctionnelles des CENTIFs ainsi que la coopération nationale et intercommunautaire, en vue de répondre plus efficacement aux besoins de la gouvernance et de la sécurisation de l’environnement socioéconomique et financier pour le développement durable de nos Etats.

Durant trois jours, les participants vont jeter un regard rétrospectif sur le chemin parcouru par les CENTIFs depuis leur création dans les Etats respectifs.

Pour le président de CENTIF-Mali, Marimpa Samoura, l’un des aspects le plus important dans la lutte contre le terrorisme est l’assèchement  des sources de financements de ce fléau. Il a souligné que les terroristes, qui ne disposent pas de banques (ou d’autres institutions financières) propres, passent par nos propres établissements financiers pour blanchir de l’argent qui sert à financer leurs activités sales.

Le président du RECEN-UEMOA, Taher Hassane, par ailleurs président de la CENTIF  Niger, dira qu’il faut non seulement faire  » le point des progrès réalisés en matière de LBC/FT au sein de l’espace UEMOA mais aussi  et surtout identifier les insuffisances ou les lacunes des dispositifs de LBC/FT) qui compromettent leur efficacité « . Il a souligné que  » les résultats issus du processus d’évaluation mutuelle des Etats membres de l’Union, au titre du premier et second cycle, ont déjà mis en exergue des insuffisances qui réduisent les capacités d’actions des acteurs impliqués dans la lutte contre la criminalité financière« .

Ces insuffisances constatées au niveau des CENTIFs portent sur l’absence d’une réelle autonomie financière, l’insuffisance des ressources humaines, matérielles et financières allouées, l’inadaptation du cadre organisationnel, l’inexistence d’une plateforme d’échange et de partage d’informations, la faiblesse du mécanisme de traitement efficace des déclarations d’opérations suspectes, l’insuffisance ou l’absence d’interconnexion entre les CENTIFs et les autres parties prenantes à la LBC/FT.

Face à cette multitude d’insuffisances, le président du RECEN-UEMOA espère que la rencontre de Bamako va permettre de  » disposer de la cartographie de l’ensemble des faiblesses des dispositifs de LBC/FT au sein des Etats membres de l’UEMOA « .

Elle va permettre de plancher sur les dispositifs législatif, règlementaire et institutionnel de la LBC/FT, l’analyse opérationnelle et stratégique du renseignement financier et  le traitement judiciaire des rapports transmis par les CENTIFs, la supervision et le contrôle des assujettis prévus par la loi uniforme LBC/FT ainsi que l’état de la coopération nationale et internationale en matière de LBC/FT.

Le ministre Lassine Bouaré a, pour sa part, souligné que les moyens classiques de lutte ne suffisent plus pour endiguer les fléaux évoqués.

Il a  prôné l’utilisation des nouvelles technologies par les CENTIFs. Il a donné l’assurance que les conclusions de ces états généraux seront portées à l’attention du Premier ministre qui les transmettra aux chefs d’Etats de l’Union afin que les recommandations soient traduites en actions concrètes pour plus d’efficacité dans la LBC/FT.

CAMARA

Source: l’Indépendant

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