Le centre Aoua KEÏTA a abrité, hier mercredi, les travaux de l’atelier national d’analyse des goulots d’étranglements dans le cadre de la subvention de la apportée par le Fonds mondial pour le traitement de la tuberculose, au titre de la période 2016-2017. Des travaux du jour, il ressort que pour la seule année 2015, plus de 7032 cas, toutes formes confondues, ont été dépistés contre 5 975 en 2014 sur un total de 10 694 cas attendus. Elle est aussi caractérisée par une faible mobilisation des ressources financières malgré les efforts consentis.
Organisé par l’ONG catholique relief service (CRS), avec la collaboration de l’Instance de coordination du Fonds mondial (CCM) au Mali. L’ouverture des travaux était présidée par le représentant du ministre de la Santé et de l’hygiène publique, le Dr Souleymane SACKO, conseiller technique chargé de la tuberculose et du VIH ; en présence du vice-président de la CCM-Mali, le Dr Issiaka KONE, du Directeur de l’unité de gestion du projet tuberculose de l’ONG CRS, le Dr Homar M’BODJE, du Coordinateur du Programme national de lutte contre la tuberculose, le Dr Bakary KONATE, etc.
L’objectif visé est d’améliorer la mobilisation des ressources afin d’augmenter les résultats atteints. À travers ces deux jours de travaux, il s’agit pour les participants de procéder à : une analyse efficiente des principaux défis et entraves à l’utilisation efficiente des financements du Fonds mondial en identifier les solutions ; mobiliser le soutien des partenaires techniques et financiers pour un accompagnement continu des récipiendaires pendant la mise en œuvre de la subvention, etc.
Dans son intervention, le représentant du ministre la Santé, le Dr Souleymane SACKO, a souligné qu’au terme d’un long et haletant processus d’élaboration et de négociation de note conceptuelle commune Tuberculose/VIH, les contrats pour la nouvelle subvention du Fonds mondial ont été signé, le 23 février dernier, avec en filigrane, la nécessité d’alléger les mesures de sauvegarde additionnelles et d’accélérer la mise en œuvre, donc la production de résultats salutaires pour les malades et le système de santé.
Selon les chiffres du Programme national de lutte contre la tuberculose, il ressort que le taux de guérison a malheureusement, quelque peu fléchi, passant de 76 à 73 % sur les premières tendances, les abandons, aussi en augmentation, sont passés de 10 à 11 %, a-t-il fait savoir. Au-delà des performances recherchées, ces résultats questionnent notre résilience à l’adversité du contexte difficile de mobilisation des fonds, a dit le Dr SACKO.
Le Mali a bénéficié en 2011 d’une subvention du Fonds mondiale pour un montant de 13 869 889 USD. Cette subvention devrait être mise en œuvre en 5 ans sur deux phases dont une première de 3 ans et une seconde de 2 ans. La 1re phase a officiellement démarré en avril 2013 dans un contexte de crise socio-politique au Mali. Alors les activités n’ont pu être fiancées et mises en œuvre que seulement dans les régions du sud. Le Coordinateur du Programme national de lutte contre la tuberculose, le Dr Bakary KONATE, a souligné que pour cette 1re phase, le plan d’extension va concerner 3 régions, Kayes, Sikasso et Mopti.
Selon les organisateurs de cette rencontre, malgré les efforts consentis, on note encore que le taux de consommation budgétaire reste faible. Par exemple : sur 9,8 millions de USD, seulement 6,8 millions ont été décaissés, soit 69 %. De même, sur le plan épidémiologique, la situation de la tuberculose reste dominée par la faiblesse du taux de notification, l’augmentation des malades perdues de vue et des malades non évalués. Au plan programmatique, il a été noté l’irrégularité des missions de supervision, le retard dans la remontée des rapports et la faiblesse dans la qualité des données.
Par ailleurs, il a ainsi été préconisé à tous les pays mettant en œuvre une subvention du Fonds mondial dans le cadre du NMF de tenir un atelier regroupant toutes les parties prenantes en vue d’analyser les goulots d’étranglement dans la mise en œuvre d’y anticiper par des actions correctives. C’est dans ce cadre que se situe le présent atelier afin de faire une analyse objective des goulots et proposer des solutions idoines pour plus le grand bonheur des populations.
Notons que des ateliers du genre ont été déjà organisés par le CCM-Mali, autour de la problématique des financements du Fonds mondial pour la lutte contre le paludisme et le VIH/SIDA.
Par Abdoulaye OUATTARA
Source: info-matin