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Et si la tombe de Cabral était au nord

Lors de la marche commémorative de l’assassinat de leur héros, le mercredi 17 mars 2010, l’Amical des anciens camarades du leader estudiantin, interpellait vivement les autorités nationales quant à leur responsabilité sur les circonstances de la mort et la localisation exacte de la tombe de Cabral, 31 après sa disparition et 19 ans après l’avènement de la démocratie dans notre pays. Six ans après cette interpellation, la demande des amis de Cabral reste plus que jamais justifiée et d’actualité.

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Le mensonge à beau duré que la vérité finit un jour à le rattraper. Ainsi, tenterons-nous d’expliquer les versions officielles savamment distillées et entretenues, depuis 20 ans sur l’endroit de la tombe du leader estudiantin, Abdoul Karim Camara dit Cabral, qui viennent d’être remises en cause par les anciens camarades de ce dernier.
« (…) Monsieur le Premier ministre, Chef du Gouvernement, nous ne cesserons jamais d’insister sur la révélation de la vérité concernant les circonstances de sa mort et le lieu de l’inhumation de notre camarade. Durant 31 ans l’AMS-UNEEM a mené ses propres enquêtes et après recoupement, nous sommes arrivés à la conclusion que notre camarade (NDR Abdoul Karim Camara dit Cabral) a été enterré au Grand nord », voilà la révélation inattendue que l’Amical des anciens camarades du leader estudiantin a dévoilé, le mercredi 17 mars 2010, lors de la marche commémorative de l’assassinat de leur héros.

Donc, trois décennies de deuil sans qu’on ne sache réellement dans quelles conditions notre camarade a été prématurément et sauvagement arraché à la vie. Depuis l’avènement de la démocratie, un système pour lequel Cabral s’est sacrifié, cet anniversaire est traditionnellement célébré par ses amis, la société civile et surtout les plus hautes autorités maliennes.
N’est-ce pas que Cabral mérite plus qu’un simple sacrifice à la tradition, qu’un simple « hommage de la nation ». Une nation amnésique au point d’oublier que personne ne sait encore dans quelles conditions le héros célébré est mort. Et qu’on ne sait même pas s’il repose réellement à l’endroit supposé l’être ? Ce qui est sûr, c’est que Cabral a été torturé ! Il a subi des tortures que peu de tortionnaires osent infliger même à un ennemi pris en flagrant délit de complot. Des témoins de ce crime vivent toujours en toute impunité.
Ennemi ? Cabral l’était pour le régime dictatorial et tyrannique de Moussa Traoré. Il l’était parce qu’il avait réussi à éveiller les consciences par rapport au drame vécu par le peuple. Il l’était parce qu’il était parvenu à ébranler un régime qui se croyait intouchable et invincible à cause de la terreur qu’il faisait régner sur ses opposants. Un pouvoir craint à cause de Kidal et de Taoudenit ! N’empêche que beaucoup de gens ont préféré mourir au fond de ces trous perdus que de courber l’échine et taire leurs opinions ou renier leurs convictions.
Le leader estudiantin, toujours populaire dans l’opinion publique, est mort, il y a 36 ans, dans des circonstances très douloureuses. Un assassinat célébré comme un repère dans la quête démocratique du peuple malien, surtout de sa jeunesse. Ce crime est l’un des fondements du 26 mars 1991 dont les élèves et étudiants ont été les fantassins. Comme le disait Cheick Mohamed Thiam dit Mamoutou (le secrétaire général de l’Amsuneem) : « ce lundi 17 mars 1980 qui fut pour toute la jeunesse de l’époque et plus particulièrement pour sa frange estudiantine, une cruelle journée ».
Des bourreaux réhabilités
Mais, il est inadmissible que même la démocratie n’ait pas encore réussi à faire justice à Abdoul Karim et à sa famille. Il est vrai qu’un monument, Cabral a été édifié à un important carrefour de Bamako (Lafiabougou Tabacoro, Commune IV du district), mais ce leader charismatique s’est battu pour la liberté et la justice.
Et le meilleur hommage qu’on puisse lui rendre, la meilleure reconnaissance qu’il attendrait de ce peuple, c’est que ces assassins répondent de leur crime. Une promesse non tenue des autorités de la IIIe République qui s’étaient engagées auprès de la famille de Cabral et de l’Amsuneem à faire toute la lumière sur les circonstances de la mort du leader estudiantin.

L’Amical des anciens camarades du leader estudiantin

 

Source: info-matin

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