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Lutte contre la corruption: le Pôle économique outille des hommes de média

Une trentaine de journalistes ont participé à une journée d’information et de formation sur le rôle et responsabilité du Pôle économique dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali. Ladite journée était organisée par le Réseau plaidoyer et lobbying (RPL) en collaboration avec le Réseau des journalistes de l’investigation, au Mémorial Modibo KEITA.

La cérémonie d’ouverture était présidée par M. Mamadou Bandiogou DIAWARA, le procureur du pôle économique, en présence de M. Hamidou TRAORE, président du RPL.

Contribuer au renforcement de la participation des hommes de médias dans la lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali, tel était l’objectif principal de cette journée.

En campant le décor, M. TRAORE a indiqué que cette journée d’échanges s’inscrivait dans le cadre du projet Amélioration de la gouvernance et la lutte contre la corruption financé par le partenaire suédois Diakonia, dont la finalité est de contribuer à la lutte contre la corruption, à travers une meilleure participation des acteurs de la société civile.

« La corruption est devenue un véritable phénomène de société et prend des proportions alarmantes se manifestant dans tous les domaines de développement. Elle aspire des ressources économiques importantes, des possibilités d’investissement, diminue les chances d’atteindre les objectifs de développement et affecte l’offre qualitative des services sociaux de base. Nous osons croire que ce cadre d’échanges outillera les professionnels des médias pour une lutte efficace contre la corruption », a-t-il dit.

Le procureur DIAWARA a, quant à lui, expliqué qu’au regard des conséquences désastreuses du phénomène, le Mali s’est engagé, à travers des politiques et textes nationaux et internationaux à lutter contre la corruption et la délinquance financière (la loi sur l’enrichissement illicite, la convention des Nations unies de lutte contre la corruption, celle de l’Union africaine contre la corruption et la délinquance financière et bien d’autres). À ces dispositifs s’ajoutent le nombre de structures existantes qui luttent contre la corruption à savoir : le Bureau du vérificateur général, la CASCA, le Contrôle général des Services publics, la CENTIF, l’Office Centrale de Lutte contre l’Enrichissement illicite, le Pôle Economique et Financier… Toutes ces structures citées plus haut ont des mandats spécifiques en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière au Mali.

Pour ce qui est le pôle économique, le procureur DIAWARA a expliqué relève avant tout de la Cour d’Appel de Bamako, à travers le tribunal de 1re instance de la commune III.

« C’est une juridiction composée de quatre chambres et d’une Brigade. C’est cette Brigade qui constitue la porte d’entrée en matière de lutte contre la corruption et la délinquance financière, à laquelle nous nous intéressons aujourd’hui. Le Pôle économique et financier couvre Bamako, Koulikoro, Sikasso et Ségou. Les quatre chambres en question traitent des infractions sous l’autorité du Procureur de la commune III », a-t-il expliqué.

En se prononçant sur le rôle des journalistes dans la lutte contre la corruption, le procureur DIAWARA les a conseillé de nouer une collaboration étroite avec les acteurs de lutte contre la corruption, notamment les juridictions de lutte contre la corruption.

« Au lieu de vous fier sur les rumeurs ou sur certaines personnes, qui pour se venger d’un responsable, vous file une partie d’un dossier de malversation financière que vous diffusez pour faire plaisir à X ou Y. Si on vous file un dossier, cherchez, fouillez prenez le temps de faire toutes vos investigations. Si cela peut vous prendre une, deux ou des années, soyez patients et faites un travail mûr. Je comprends pourquoi les présumés délinquants financiers ont l’audace de vous trimballer en justice. Ils savent que vous ne détenez pas suffisamment de preuves. Et vos publications immatures leur permettant de dissimuler ou même de faire disparaitre totalement leurs forfaits. Donc, prenez le temps de faire vos investigations en toute discrétion et objectivité totale », a-t-il conseillé, avant de révéler que certains média occidentaux peuvent faire plus de trois ans d’investigation sur une affaire de corruption avant de faire paraitre un seul article là-dessus.

Autant de conseils et de sensibilisation qui ont marqué cette journée d’atelier pôle économique/hommes de média.

CHRISTELLE KONE

Source: info-matin

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