Après la tournée de prise de contact avec la base, le Bureau Exécutif National de l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM) a déposé le mercredi 19 décembre dernier son un préavis de grève sur la table du gouvernement et est prêt à boycotter les Concertations nationales initiées par le Gouvernement Soumeylou Boubèye Maïga prévues du 16 au 19 janvier 2019. Cette grève est prévue du 09 au 11 janvier 2019
Après échec des négociations entre le Gouvernement et l’Union Nationale des Travailleurs du Mali (UNTM), la plus grande Centrale syndicale du Mali dirigée par M. Yacouba Katilé a déposé le mercredi 19 décembre dernier un préavis de grève sur la table du Gouvernement de 72 heures à compter du mercredi 09 janvier 2019 jusqu’au vendredi 11. Avant ce dépôt, l’UNTM avait jugé nécessaire et utile de consulter sa base. C’est ainsi qu’il y a quelques jours, des délégations de l’UNTM avaient sillonné cinq capitales régionales pour écouter les militants sur le sujet. De Kayes, à Koulikoro, en passant par Sikasso, Ségou et Mopti, toutes les sections syndicales de l’UNTM se disent prêtes à découdre avec le Gouvernement pour promesses non tenues. A l’occasion, les Sections avaient renouvelé leur confiance et leur soutien au Secrétaire général de l’UNTM, M. Yacouba Katilé et à ses camarades et leur avaient donné quitus d’agir en leur nom.
Le préavis de grève s’articulera autour de certains points de revendications jusqu’à présent non satisfaites par le Gouvernement par manque de volonté. Un second quinquennat du Président, M. Ibrahim Boubacar Kéïta qui commence avec d’énormes difficultés. Aujourd’hui, toutes les sections sont mobilisées pour la cause. Et toutes les conditions nécessaires sont déjà réunies pour exécuter, sur toute l’étendue du territoire national, le préavis de grève au cas où les autorités actuelles n’arriveraient pas à satisfaire leurs doléances avant le jour J. Cependant, sur le plan syndical, le préavis de grève n’interrompe pas les négociations.
Aussi, le Bureau Exécutif National a décidé de boycotter les concertations nationales prévues les 16 et 19 janvier 2019. Car, pensent les syndicalistes, ce n’est un lieu approprié pour débattre les questions des travailleurs du Mali.
Aujourd’hui, de sources dignes de foi, le Gouvernement aurait pris très au sérieux cette menace de l’UNTM car il se rappelle encore de la grève de 72 heures de la Centrale syndicale les 29, 30 et 31 octobre 2014. Une grève qui avait mobilisé toutes les sections syndicales. De ce fait, elle avait été une réussite totale à Bamako ainsi qu’à l’intérieur car toute l’Administration malienne avait été paralysée avec sa répercussion sur les autres secteurs d’activités, y compris les privés. Cette grève avait fait perdre à l’Etat malien des centaines de milliards de nos francs. Le Président de la République, M. Ibrahim Boubacar Kéïta va-t-il laisser l’UNTM à aller à cette grève au moment où la tension politico-institutionnelle et sécuritaire est très vive ? Cette question est sur toutes les lèvres. En tout cas les syndicalistes sont prêts à se faire entendre à travers cette grève de 72 heures. Un signal fort pour le Gouvernement du Premier ministre Soumeylou Boubèye Maïga.
Y. Sangaré
Source: Le Malien