Serge Lazarevic est libre. François Hollande l’a annoncé ce mardi 9 décembre. Ce Français de 50 ans avait été enlevé le 24 novembre 2011 à Hombori, au Mali, en compagnie de Philippe Verdon. Ce dernier a été tué durant sa détention par al-Qaïda au Maghreb islamique. Serge Lazarevic aura passé plus de trois ans aux mains d’Aqmi. Il était le dernier otage français dans le monde.
« Notre otage Serge Lazarevic, notre dernier otage, est libre, a déclaré le président Hollande en marge d’une visite à la caserne des Gardes républicains à Paris ce mardi. […] La France n’a plus aucun otage, dans aucun pays au monde. » « Aujourd’hui, c’est la joie », a conclu le chef de l’Etat français, qui ira accueillir Serge Lazarevic à son retour.
Difficile de savoir où exactement a été libéré le désormais ex-otage, sans doute dans la région de Kidal, dans la zone du massif du Tirarrar, fief d’Aqmi depuis le début des années 2000. C’est ce qu’affirme en tout cas une source de sécurité malienne.
L’Elysée précise que Serge Lazarevic, 50 ans, 1,98 m et 120 kg, va rapidement rejoindre Niamey puis la France. Il est « en relativement bonne santé », malgré les conditions « très éprouvantes » de captivité. L’Etat français a associé les autorités nigériennes et maliennes à cette issue heureuse.
Retour sur plus de trois ans de captivité
Avec son ami Philippe Verdon, Serge Lazarevic avait décidé de venir au Mali, officiellement pour exploiter une carrière de ciment. Un temps présentés comme des agents des services français, puis plus sûrement comme des aventuriers, les deux hommes avaient été enlevés deux jours après leur arrivée sur le sol malien, dans un hôtel de Hombori. C’était le 24 novembre 2011. Une quinzaine de jours plus tard, Aqmi revendiquait l’enlèvement.
Très vite, les deux Français seront séparés et retenus par des groupes distincts. Philippe Verdon, 55 ans, avait une santé fragile. Au printemps 2013, Aqmi annonce l’avoir exécuté. Son corps sera retrouvé en juillet, une balle dans la tête, et sa mort confirmée par Paris le 14 juillet suivant. Quant à Serge Lazarevic, il croise les otages d’Arlit, aujourd’hui libres. L’un d’eux, Thierry Dol, affirmera l’avoir vu durant un mois au cours de sa détention.
A ce moment, des sources bien informées assurent aussi que Serge Lazarevic est aux mains d’Abdelkrim al-Targui, un proche de Iyad Ag Ghali. Durant ces trois longues années, sa fille Diane va se battre pour que l’on n’oublie pas son père : elle demande des preuves de vie. Une vidéo est diffusée au printemps, puis une seconde en novembre.
L’homme a changé. Amaigri, il se dit malade et en danger de mort. S’adressant au président français, il l’implore : « Vous serez responsable de ce qui m’arrivera », évoquant les huit Français tués dans le Sahel. Manifestement, le message a été entendu par Paris.
Par RFI