Le président Alpha Condé a été accusé d’avoir tenté d’étendre son régime en modifiant la constitution. Les principaux partis d’opposition de la Guinée ont annoncé mercredi qu’ils boycotteraient un référendum sur les modifications constitutionnelles qui, selon les critiques, sont un stratagème du président Alpha Condé pour rester au pouvoir pour un troisième mandat.
Condé, en fonction depuis 2010 et réélu en 2015, a annoncé mardi qu’un référendum constitutionnel se tiendra le 1er mars malgré des mois de manifestations massives.
Depuis octobre, au moins 28 civils et un gendarme ont été tués lors des manifestations parfois violentes à Conakry.
Un décret présidentiel a également fixé les prochaines élections législatives à la même date, menaçant d’attiser davantage les tensions dans un pays aux prises avec la pauvreté et un héritage d’instabilité.
Le président a déclaré que la loi fondamentale de l’ancienne colonie française « concentre les intérêts des entreprises » et doit être réformée.
Emprisonné sous les régimes purs et durs, Condé est devenu le premier président guinéen démocratiquement élu en 2010 et a été réélu par les électeurs en 2015 pour son deuxième et dernier mandat de cinq ans.
« Tout ce qu’Alpha Condé fera ne nous surprendra pas . C’est à nous de faire ce que nous avons promis », a déclaré un chef du Bloc libéral de l’opposition. « refuser le référendum sur la nouvelle constitution et refuser à Alpha Condé un troisième mandat. »
Un autre parti d’opposition, l’Union des forces démocratiques, ou UFD , a qualifié le «couplage» des élections législatives et du référendum de «banditisme politique».
« Nous allons exhorter nos électeurs à ne pas toucher à un seul bulletin de vote lors du référendum et à ne voter qu’aux élections législatives », a déclaré à l’AFP le président de l’UFD Mamadou Bah Baadiko.