Jeudi 7 juin 2018, le président burundais, Pierre Nkurunziza, a impressionné le monde entier par sa décision non moins sage de ne pas vouloir briguer un troisième mandat comme le laissaient croire beaucoup de Burundais. Cette décision surprend plus d’un même si certains pensent qu’il cherche à tromper la vigilance de l’opposition.
Pierre Nkurunziza ne sera pas candidat à sa propre succession. Une information qui tombe comme une surprise pour l’opposition burundaise qui avait institué plusieurs actions en avril dernier afin d’empêcher l’adoption de la nouvelle constitution qui, selon elle , visait à accorder au président la possibilité de rester au pouvoir jusqu’en 2034.
Cette décision de Pierre Nkurunziza vient confirmer sa déclaration lors de son investiture en 2015. À cette occasion, il disait vouloir se limiter à deux mandats. Un troisième mandat n’est pas dans son agenda, disait-il. Quoi qu’il en soit, cette décision n’est pas sans inquiétude. Pourquoi attendre tous ces temps pour informer les citoyens qu’il ne briguera pas un troisième mandat ? Pourquoi a-t-il laissé l’opposition se déchirer pendant tout ce temps autour de sa candidature en 2020 ?
Notons que si Nkurunziza est sincère dans sa décision de ne plus vouloir briguer un troisième mandat étant donné que la constitution lui permettait de rester au pouvoir jusqu’en 2034, alors, il est à féliciter. Cela voudrait dire que les démocrates africains comprennent de plus en plus les leçons démocratiques. Nous savons qu’au début de la semaine, le président nigérien, Mahamadou Issoufou, a agi de la même sorte en renonçant également à un troisième mandat. Ces comportements ne peuvent que renforcer les démocraties du continent. Alors, nous espérons que Pierre Nkurunziza et Mahamadou Issoufou serviront d’exemple à suivre pour les autres présidents démocratiques ayant l’intention de vouloir coute que coute rester au pouvoir et plonger leur pays dans des crises sans précédent.
Fousseni TOGOLA
Source: Le Pays