Rappelant l’urgence de l’action climatique, le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a souligné mercredi les bénéfices économiques à en tirer, à l’occasion de la présentation du dernier rapport de la Commission mondiale sur l’économie et le climat au siège de l’ONU à New York.
Le rapport souligne qu’une action climatique audacieuse pourrait apporter des retombées économiques d’au moins 26.000 milliards de dollars d’ici 2030 – année butoir fixée par les Etats membres de l’ONU pour réaliser les Objectifs de développement durable.
« Au cours des quatre dernières années, la Commission a contribué à faire mieux comprendre les liens entre la prospérité économique, le développement durable et le changement climatique. Elle a montré que l’action climatique et le progrès socio-économique se renforcent mutuellement », a déclaré M. Guterres.
« Cependant, malgré une dynamique encourageante, nous ne progressons pas assez rapidement. Le changement climatique est plus rapide que nous », a alerté le Secrétaire général, rappelant que les plus pauvres et les plus vulnérables sont les premiers et les plus touchés par les tempêtes, les inondations, les sécheresses, les incendies et la montée du niveau des mers.
« L’année dernière, les catastrophes liées au climat ont causé des milliers de morts et des pertes de 320 milliards de dollars », a dit le chef de l’ONU.
Au cours des 19 dernières années, 18 des années les plus chaudes ont été enregistrées et les concentrations de gaz à effet de serre dans l’atmosphère continuent d’augmenter. Un prochain rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) souligne que le temps est compté pour que la hausse de la température moyenne mondiale reste bien inférieure à 2 degrés Celsius et aussi proche que possible de 1,5 degré.
« Nous avons besoin d’une action climatique pour éviter des crises toujours plus grandes. Nous devons agir avec plus d’ambition et d’urgence », a souligné M. Guterres.
L’action climatique se développe chaque jour
Le Secrétaire général de l’ONU a déclaré que le rapport de la Commission montre la voie vers une nouvelle économie du climat profitable à tous et respectueuse de l’environnement et souligne à quel point l’action climatique se développe chaque jour.
« Plus de 130 des sociétés les plus influentes au monde se sont engagées à n’utiliser que des énergies renouvelables. 18 multinationales se sont engagées à n’utiliser que des véhicules électriques », a dit M. Guterres, ajoutant que les pays dont l’économie est fortement tributaire des combustibles fossiles envisagent de diversifier leurs activités et de protéger les travailleurs et les communautés touchés.
Et les investissements changent aussi. « Le fonds souverain norvégien, le plus important au monde, a délaissé les investissements dans le charbon. Plus de 250 investisseurs ayant un actif géré de 28.000 milliards de dollars ont adhéré à l’initiative Climate Action 100+ », s’est félicité le chef de l’ONU.
Le rapport de la Commission souligne également les immenses opportunités offertes par le passage vers une nouvelle trajectoire de croissance durable. « Par exemple, pour chaque dollar dépensé pour restaurer des forêts dégradées, des retombées économiques peuvent s’élever à 30 dollars », a expliqué M. Guterres.
Des bénéfices en matière de santé et pour les populations les plus modestes
Si l’action climatique est économiquement profitable pour les investisseurs, elle est également bénéfique sur le plan de la santé et pour les populations les plus vulnérables.
L’approvisionnement en eau et l’assainissement résilients au climat pourraient ainsi sauver la vie de plus de 360.000 nourrissons chaque année. L’air pur présente de nombreux avantages pour la santé publique.
« Restaurer des terres dégradées signifie de meilleures vies et revenus pour les agriculteurs et les pasteurs et moins de pression pour migrer vers les villes », a dit le Secrétaire général.
« Aujourd’hui, les énergies renouvelables sont souvent moins chères que les combustibles fossiles, malgré les subventions continues aux combustibles fossiles », a souligné le chef de l’ONU. « Cela peut aider à fournir un accès à l’énergie aux 1 milliard de personnes qui manquent actuellement d’électricité ».
Le Secrétaire général a ainsi cité l’exemple du Bangladesh qui a installé plus de quatre millions de systèmes solaires domestiques qui ont permis de créer plus de 115.000 emplois et fait économiser aux ménages ruraux de plus de 400 millions de dollars en combustibles polluants.
António Guterres a encouragé les décideurs à utiliser les conclusions et recommandations du rapport de la Commission pour renforcer l’action et l’ambition à l’appui de l’Accord de Paris sur le climat.
« Ce rapport aide en montrant les avantages d’une croissance respectueuse du climat et résiliente au climat », a dit le chef de l’ONU. « Si nous suivons son exemple, et si nous faisons ce que la science et le bon sens nous demandent, nous pouvons encore parer à l’emballement du changement climatique et atteindre nos Objectifs de développement durable ».
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