L’Office du Niger a été créé en 1932 avec pour objectif, la mise en valeur d’un million d’hectares irrigués dans le delta mort du fleuve Niger dont 510 000 ha en coton et 450 000 ha en riz. A l’indépendance du Mali, en 1960, la zone ne disposait que de 40 000 hectares aménagés. De nos jours, la superficie totale aménagée est de 132 000 hectares, soit 12,3 % de l’objectif du projet initial. La raison fondamentale qui explique ce taux se résume à la faiblesse des capacités de l’Etat à faire face aux aménagements hydro agricoles, malgré l’accompagnement des Partenaires techniques et financiers (PTF).
Depuis la restructuration de l’Office du Niger en 1994, l’État du Mali a compris qu’il ne pouvait plus continuer seul à financer les travaux de réhabilitation et d’extension des superficies. Ainsi, l’accès à la terre a été ouvert à tout le monde, Malien comme étranger, à condition de disposer de moyens permettant de financer l’aménagement et la mise en valeur de la terre attribuée. Pour profiter de cette ouverture, les Maliens de l’extérieur, informés à travers différents canaux de communication (site web, réseaux sociaux et salons de l’agriculture), ont fortement sollicité l’Office du Niger pour devenir attributaires de terre.
Après avoir étudié les différentes demandes soumises, l’Office du Niger a procédé à plusieurs attributions. A ce jour, 25 280 hectares ont été attribués à des Maliens résidant dans plusieurs pays (RDC, USA, Allemagne, France, Gabon, Burkina Faso, RCI, Canada, Sénégal, Mauritanie, Guinée, Angola, Soudan). Les superficies attribuées varient de 5 à 5 000 ha. Les domaines d’investissement ont concerné les productions rizicoles, maraichères, sylvicoles et animales.
Si certains projets ont été de francs succès, d’autres sont restés à la traine et n’ont pas dépassé le stade de lettre d’accord de principe. L’investissement dans le domaine agricole en zone Office du Niger est rentable. Toutefois, il nécessite des moyens conséquents. En effet, pour aménager un hectare de rizière en maitrise totale de l’eau, il faut, de 1 million de francs (en aménagement sommaire) à quatre millions de francs (en aménagement complet). Pour exploiter un hectare de riz, il faut en moyenne 400 000 francs F CFA. Pour investir, le promoteur saisit l’ON par simple demande. Il reçoit immédiatement une réponse de la Direction générale pour une prise de contact avec les services techniques afin de clarifier l’idée de projet en vue d’aboutir à l’identification d’un site favorable. Ensuite, une lettre d’accord de principe lui est adressée pour le montage de son projet qui nécessite une étude de faisabilité technique, financière et environnementale à sa charge. Puis un bail (ordinaire de 30 ans ou emphytéotique de 50 ans) est conclu avec un cahier de charges sur la base des résultats positifs de cette étude. La mise en valeur de sa parcelle suit les conditions prescrites dans le cahier de charges.
Le gouvernement à travers le ministère des Maliens de l’extérieur et de l’intégration africaine doit dégager une synergie d’action pour l’Office du Niger afin d’inciter davantage les Maliens de la diaspora et les investisseurs privés à s’installer à l’Office qui est un espace idéal pour le développement intégré.
Source : SCOM/ON
Source: Mali Tribune