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Industrie Malienne de Fer (IMAFER-SA) Les ingrédients d’un crime économique désormais réunis

L’arrêté ministériel en date du 29 juillet 2010 signé de l’ex-ministre du Commerce et de l’Industrie, Ahmadou Abdoulaye Diallo et portant création d’une unité industrielle dénommée «Industrie Malienne de Fer», n’est ni plus ni moins qu’une arnaque officielle et pire, l’irresponsabilité dans tous ses états. Enquête !

 


C’est par arrêté N° 10-2372 MIIC-SG du 29 juillet 2010 que l’Unité Industrielle de fer à béton, de lingots et de barres de fer TMT dénommée Industrie Malienne de Fer (IMAFER-SA) a vu jour. Une unité industrielle de plus. De quoi se réjouir donc ! Hélas non ! Il s’agit d’une arnaque de plus et surtout d’une source potentielle de catastrophes.
Il existe de nombreuses contradictions et zones d’ombre dans le processus de création de cette société susceptibles de causer de gros préjudices au pays tout entier.
Le projet n’a nullement été précédé d’une étude de marché encore moins environnementale. Autrement, ses initiateurs et aussi le département ont pris connaissance de l’existence sur le marché malien d’au moins cinq unités de production de fer à béton. Il s’agit entre autres de SITAM sis à Yirimadio, de SIAM, IMETAL et SOTAMALI toutes en zone Industrielle et de SODOUF à Moribabougou.
Ces sociétés couvrent largement les besoins nationaux de l’ordre de 80.000 tonnes/an. Chacune des unités citées produit à elle seule, la quantité demandée. Ceci est un fait. En clair, l’argutie selon laquelle, le fer à béton serait importé au Mali ne résiste pas aux faits.
La nouvelle société a publiquement annoncé la création de 300 emplois au départ. Le décret ministériel parle de 135 au total. Toutes ces contre-vérités constituent le moindre mal.

De la ferraille comme matière première

Selon les informations communiquées par les responsables de la nouvelle société, IMAFER-SA, la ferraille constitue 85 % de l’unité industrielle en question. Et dans sa stratégie de collecte de cette denrée, la société sillonnera toutes les régions du pays en vue de ramasser les détritus de fer. Et c’est ainsi qu’elle créera des emplois («300 au départ»).
Nous avions approché les marchands de ferraille sis au marché de Médina-Coura. Bandiougou Coulibaly est dans le secteur depuis maintenant plusieurs années. Il y a fait fortune. Mais seulement voilà : il rêve désormais du bon vieux temps, au moment où seule une poignée de privilégiés exploitaient le tuyau.
« Aujourd’hui, il n’y a plus de ferraille au Mali. C’est désormais un métal précieux… Tout le monde est devenu marchand de ferraille», déplore-t-il.
Et pour la petite histoire, les chercheurs de ferraille se servent désormais d’aimant en vue de récupérer les plus petits morceaux enfouis sous terre.
Dans les faits, le Mali, est loin d’être producteur de ferraille à l’image de certains pays côtiers ou des îles considérés comme des cimetières pour gros navires ou décharges publics des industries mécaniques des pays industrialisés. Une étude du marché aurait permis de le savoir.
Actuellement, IMAFER SA manque pratiquement de matière première. Indubitablement ! Serait-elle alors condamnée à l’arrêt ? Pas si sûr. Elle importera d’autres matériaux. Là commence la deuxième phase de l’arnaque. Nous reviendrons sur ce point dans nos prochaines livraisons.
La ferraille inappropriée dans la fabrication du fer à béton

Retenez que la matière première retenue par la société ne couvre pas actuellement les besoins de l’unité. Il y a pire. Cette matière (la ferraille) n’est pas appropriée dans la fabrication de fer à béton. Pour le savoir, nous avions rendu visite à Arcelor Mittal, l’une des références mondiales en métallurgie. Les informations disponibles sur son site (www.arcelormittal.com) ne constituent pas un secret.

Aussi, c’est Arcelor Mittal qui ravitaille toutes les grandes industries de construction aéronautiques, automobiles et autres à travers le monde. La société donne ici, les caractéristiques du fil-machine SAE1006 et SAE 1008, des matériaux considérés par toutes les industries métallurgiques comme la matière première produite à partir du minerai utilisée dans la fabrication du fer à béton. En clair, le minerai de fer à lui seul ne suffit pas dans la fabrication du fer à béton. On y ajoute d’autres produits chimiques que sont le carbone, le manganèse, le silicium, le soufre, le phosphore, le chrome, le nickel, le cuivre, l’azote, l’arsenic.
C’est la combinaison de ces produits chimiques avec des dosages bien précis qui permet de fabriquer non, le fer à béton, mais la matière première servant à fabriquer le fer à béton, à savoir le fil-machine.
Au Mali, la nouvelle industrie (IMAFER-SA) est autorisée à fabriquer le fer à béton, directement avec de la ferraille, c’est-à-dire du fer ayant perdu toutes ces propriétés physiques à savoir, sa résistance à la mécanique, à la traction et son élasticité. Faut-il rappeler que le fer à béton constitue le pilier de toute construction ? On n’ose pas imaginer les catastrophes consécutives à l’utilisation d’un fer de cette nature dans la construction d’un stade par exemple. L’État malien a pourtant cautionné le fait. Cependant, les nouvelles autorités devront revoir tous ces contrats signés sur la base du népotisme. En attendant, accrochez-vous ! Le plus dur arrive !
La suite dans nos prochaines livraisons

Jean Pierre James

Source: Nouveau Réveil

 

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