L’épidémie d’Ebola explose. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) lance mardi 23 septembre un avertissement net : 20 000 personnes risquent d’être infectées d’ici novembre si les mesures de lutte contre le virus ne sont pas renforcées.
« Sans une amélioration drastique des mesures », il y aura ces prochains mois, non pas des « centaines » de cas et de morts chaque semaine, mais des « milliers », estiment des experts de l’OMS, dans une étude publiée par la revue New England Journal of Medicine (en anglais).
L’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest a déjà tué au moins 2 811 personnes sur 5 864 cas depuis le début de l’année, selon le dernier bilan de l’OMS arrêté au 18 septembre.
« Ce ne sera plus un désastre mais une catastrophe »
« En supposant qu’il n’y ait aucun changement au niveau des mesures de contrôle de l’épidémie », il y aura début novembre 9 939 cas au Liberia, 5 925 en Guinée et 5 063 en Sierra Leone, indiquent-ils. Ils soulignent que sept personnes sur dix infectées meurent de la maladie. Près de 6 000 personnes, soit trois fois moins, sont infectées actuellement.
« Nous sommes dans une troisième phase de croissance de l’épidémie » qui est « explosive », selon le directeur de la stratégie à l’OMS, le docteur Christopher Dye. « Si nous n’arrêtons pas l’épidémie très vite, ce ne sera plus un désastre mais une catastrophe », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse à Genève.
La très grande mobilité des populations est un des facteurs de contamination les plus importants, à côté de la lenteur de la réaction à l’épidémie, ainsi que du mauvais état des services de santé des trois principaux pays affectés. Autre facteur en cause : les peurs et les croyances, comme le détaille Geopolis.