S’il y a des maliens intègres, silencieux, efficaces, discrets qui donnent le meilleur d’eux-mêmes pour faire sortir notre pays de l’ornière pour le grand bonheur de toutes les communautés, sans exception, d’autres par contre font semblant de crier sur tous les toits avec des prises de position qui frisent l’humiliation. Pour ceux-ci, il ne s’agit ni plus, ni moins, que de défendre leurs marmites. Le Général d’Armée Assimi Goïta, durant tout ce temps passé à la Présidence de la République du Mali, doit sans doute être en mesure de tirer assez de leçon, au regard de la politique de changement de veste devenue monnaie courante dans notre… juste pour que les marmites ne cessent de bouillir !
Comme disait, il y a quelques années de cela, un éminent jeune malien : « Au Mali, si certains courent à fond pour le pays, d’autres courent pour les fonds du pays ». Tout porte à croire que sous cette Transition, nombreux sont ceux qui courent pour les fonds du pays. Loin d’aimer le Mali, loin de se battre pour les intérêts du pays, loin de se battre pour la cause des différentes communautés, surtout celles confrontées à des difficultés de toutes sortes, ils ne courent, malheureusement, que pour leurs propres intérêts. Comme conséquences, nous assistons à la prolifération de plusieurs clans.
D’un côté, des acteurs de la Transition qui perçoivent des salaires et ou des indemnités. Ceux-ci se battent avec tous les moyens, même les plus mauvais pour que la Transition ne se termine pas, cette situation exceptionnelle constituant pour eux une question de dernier rempart. La fin de cette Transition les mettra automatiquement en chômage technique. Combien sont les membres du CNT qui étaient dans la précarité totale ? La fin de la Transition créera combien d’indigents qui, aujourd’hui, sont dans le beurre ? Combien sont ces responsables politiques au CNT qui n’ont pas cent militants sur l’ensemble du territoire national ? Que deviendront-ils après la Transition ?
Monsieur le Président, c’est le sens du combat infernal que mènent ceux-ci, pas pour le Mali, mais pour que leurs marmites continuent de bouillir. Les Biton Mamary Coulibaly et autres du CNT ont été récemment vus à l’œuvre. Sans parler de celui dont le peuple malien attend toujours la mer imaginaire, c’est-à-dire Aboubacar Sidick Fomba et bien d’autres. Il y a aussi Moulaye Keïta qui était beaucoup plus connu dans le domaine du théâtre. Si certains grands acteurs de ce domaine s’en sortent bien, dans la catégorie dont se trouve M. Keïta, nombreux sont ceux qui ne parviennent pas joindre les deux bouts.
Dans ces conditions, si on se retrouve au CNT avec des avantages qui ne disent pas leurs noms, donc tous les moyens sont bons pour s’accrocher. Surtout qu’avec la jeune génération pétrie de talents, il n’y a plus de place pour certains. La thèse est très simple : pour beaucoup, après le CNT qu’allons-nous devenir ? Retourner dans des professions qui ne nous permettaient pas de joindre les deux bouts ? En tout cas, la couleuvre est difficile à avaler. Quand même, sans aucune autre forme de Transition, le Mouvement Tabalé exige la radiation pure et simple de tous les membres du CNT incriminés.
D’un autre côté, il y a certains qui ne sont pas des acteurs de la Transition, mais des soutiens qui bénéficient des retombées. Ceux-ci s’accrochent par tous les moyens également pour leurs propres intérêts. Il y a d’autres qui cherchent des opportunités, et leurs combats se mènent dans ce sens.
Ces cent langages pour leurs ventres
Dans un passé récent, OMT disait : « Le procès des membres du Mouvement du 5 Juin-Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) qui ont perdu la vie lors des luttes n’a pas été fait. Soutenir cette Transition, c’est trahir ces morts. Je le jure, tout membre du M5-RFP qui soutient cette Transition aurait trahi ces morts. Tout membre du M5-RFP qui soutient cette Transition sera châtié par le Tout Puissant. Nous ne trahirons pas les morts, parce qu’on pouvait être parmi ceux-ci. C’est Dieu qui nous a sauvés et nous continuerons à revendiquer leurs droits ». Comme le ridicule ne tue plus au Mali, aujourd’hui c’est ce même OMT qui est un fervent défenseur des autorités de la Transition. Il a été vu à l’œuvre devant la Maison de la Presse. Il criait même sur les forces de l’ordre uniquement pour des raisons que tout le monde sait. Heureusement qu’il était face à des agents professionnels qui sont restés sur leur garde.
D’aucuns se posent la question suivante : Où en sommes-nous avec le dossier des morts du M5-RFP pour qu’OMT fasse en plein midi un retournement de veste de 90° ? La politique du ventre n’est-elle pas passée par-là. Que Dieu sauve le Mali. Quand-même, les autorités en charge de la Transition savent à qui elles ont affaire. De son côté, celui qui mange dans tous les plats, notamment Boubou Mabel, avait aussi parlé en son temps, en ces termes : « Ils ont tué des gens pour avoir le pouvoir. En ce moment, où était la justice ? Il n’y a rien après la mort que la mort elle-même. Si nous nous asseyons, ils ne vont jamais libérer Souleylou Boubèye Maïga.
Il a été arrêté pour que la Transition soit prorogée. Il n’y aura pas un jour de plus. Si la Transition n’est pas prorogée, il sera libéré. Quand nous-nous sommes prononcés sur la question, ils nous ont envoyé des gens, des juges d’instruction. Nous avons reçu des appels des Officiers de Police Judiciaire pour nous dire qu’ils vont nous arrêter. Notre arrestation ne nous dit rien, car nous sommes déjà arrêtés… Pour nous, nous construisons le pays avec la démocratie, s’il n’y a pas d’élection, nous ne sommes pas d’accord, nous allons élire notre Président ». Aujourd’hui, c’est ce même Boubou Mabel qui est au-devant de la scène dans la défense avec bec et ongle des autorités de la Transition.
Les quatre vérités de Dja Rasta :
« Nous parlons parce que nous souffrons, parce que nous aimons notre pays. Personne ne peut rester indifférent par rapport à ce qui se passe dans le pays. Il faut faire en sorte que ce pays ne se replonge dans une autre crise. Ce sont des membres du Conseil National de la Transition (CNT) payés par la Transition, qui ont des véhicules de l’Etat, qui bénéficient des tickets de carburant, qui créent de la tension dans le pays. Nous ne pardonnerons jamais ces genres de situations. Nous sommes dans une Transition, ce sont des efforts qui sont en cours pour mettre le pays sur les rails. Tous les membres de la Transition doivent parler d’une seule et même voix. Certains ne sont que dans l’opportunisme.
Si tout le monde doit monter sur des grands chevaux, comme le font ces membres du CNT, la Transition sera un échec total. Les gens ont confiance aux propos que tient le Président de la Transition, le Général d’Armée Assimi Goïta. Nous ne sommes pas d’accord avec le comportement de distraction des membres du CNT. Vous avez intérêt à travailler, sinon vous serez remplacés par les travailleurs. Ce sont des gens qui ont toujours pillé ce pays, qui crient toujours sur tous les toits. Monsieur le Président, le Mali regorge de beaucoup d’hommes intelligents, des génies. On ne peut pas accepter des comportements de ce genre. Si la Transition doit être une équipe soudée, on voit une équipe dessoudée ».
Au regard de tout ce qui précède, la position des observateurs bien avertis est très claire : « Au Mali, on sait qui est qui, qui vaut quoi, qui est capable de quoi ». Chapeau à ces anonymes très efficaces dans l’ombre qui mouillent le maillot, rien que pour l’intérêt du Mali et du peuple malien.
Tougouna A. TRAORE
Source : La Rédaction du Mali