« Je n’ai jamais vécu de telles difficultés de toute ma vie. Beaucoup de gens ont perdu la vie dans le Sahara à cause de la fatigue, la faim et la soif. Dieu Merci ! grâce à l’OIM et ses partenaires, je suis revenu sain et sauf au Mali. Je ne vais plus jamais retourner en Algérie. Je souhaite vraiment bénéficier de votre programme de réintégration pour rester travailler ici au Mali », a déclaré Tiécoura Kanouté 28 ans, originaire de Kayes, marié et père d’un garçon.

Il dit avoir quitté le Mali, le 29 janvier 2018 pour aller chercher de l’argent en Algérie, mais n’a pas pu malheureusement réussir.

« J’ai dépensé environ 300.000 Fcfa pour partir par la route à partir de Gao. Le trajet n’a pas été du tout facile. Nous étions 27 personnes entassées dans une petite voiture 4×4. Nous étions obligés de payer pour passer aux différents postes et parfois de se cacher en se couchant pour échapper à certains hommes armés », regrette Tiécoura qui a été malheureusement pris par d’autres hommes armés dans le Sahara.

« Pendant 30 mn, ils nous ont maltraité sous un soleil accablant et ont pris notre argent. Nous avons pu échapper grâce à un hélicoptère qui sillonnait le ciel. Ils ont eu peur et nous ont laissé partir. Je suis entré en Algérie, mais je n’ai pas pu travailler jusqu’au 7 février 2018 ou des hommes armés m’ont arrêté avec d’autres migrants maliens dans la 6ème région à Bidiaya. Ils nous ont transporté dans le Sahara et nous ont abandonné là-bas.
Nous avons marché plus de 10 kilomètres en suivant les traces des véhicules pour arriver au village de Samaka. De là-bas, nous-nous sommes s’entraidé à payer 10.000 Fcfa chacun comme transport pour arriver à Arlit.

Une fois à Arlit, des gendarmes nous ont aidé à rejoindre le centre d’enregistrement pour le retour volontaire. Nous sommes restés là-bas avant de regagner le bercail aujourd’hui », a raconté Tiécoura Kanouté.

Tout comme lui, les autres 71 migrants de retour au Mali ont bénéficié à leur arrivée au Centre de Transit de la Protection Civile de Sogoniko, d’une assistance immédiate comprenant un hébergement temporaire, des soins de santé, de la nourriture et le transport jusqu’à leur destination finale.

Ce retour s’inscrit dans le cadre du soutien que le gouvernement du Mali fourni à tout migrant de retour au Mali et aussi dans le cadre du projet de Protection et de Réintégration des maliens de retour, financé par le Fonds Fiduciaire de l’Union européenne et mis en œuvre par l’OIM.

Ces migrants maliens de retour faisaient partie d’un groupe de 117 migrants destiné au Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Sénégal, la Guinée, le Niger, la Gambie et le Mali. Ils étaient accompagnés de 2 agents de l’OIM Niger.