J’aimerais aujourd’hui sourire en compagnie de notre Premier ministre, fils de combattant et écrivain. Nous avons ça, entre autre en commun, des papas réputés hyperactifs, créatifs et amoureux de la justice… Je souris chaque fois que je revois dans ma tête l’image de la tête interloquée de notre Premier ministre.

Il semblait si dépaysé parmi les débris de ce qui reste de notre marché rose… marché dont on ne voyait plus le rose, faut-il avouer, à cause des installations anarchiques type favelas…ou plus proche de nous habitations dogon suspendues aux falaises, les falaises du marché en étant les murs… la première rénovation après incendie, je pense à l’époque du règne des Konaré… Je suis sûre, qu’au Mali, et dans le monde, il existe des marchés vieux de plusieurs siècles qui tiennent encore, car ont été construits sans cupidité et pour le bien de tous…

Notre Premier ministre, visiblement, était loin de se douter de ce quotidien qui est nôtre, celui de la masse qui trime, implore le bon Dieu, pleure, trépigne et parfois est contrainte à voler pour s’assurer le «nasongo-prix de la popote» de moins d’un euro par jour.

Le marché, il est représentatif de la Société… Je partage parfois avec vous des perles rapportées du marché…Je vous parle de sourires mais aussi de saleté et de danger et d’anarchie contenue, et si je peux en parler, c’est parce que j’y vais. Au marché, on trouve toutes les couches, tous les travers, toutes les tendances, de la Société. En même temps, vu que les gens sont entassés comme ça là-bas, malgré leurs différences, ils savent que leurs sorts sont inter-liés, malgré leurs différences sociales, culturelles, et autres…donc, il y a une plus ou moins sincère solidarité. Les seuls qui ne connaissent pas semblent être les «dirigeants»… Ma question est donc : comment diriger et mener à bon port une barque qu’on ne connaît point ?

KKS

SOURCE: Le Reporter