Ils vont et viennent… Puis reviennent, reviennent, reviennent… à en devenir une habitude. Leur mission, quelle que soit leur couleur et leur coloration, c’est de nous rappeler que la transition doit être menée à bien et que l’accord au nom kilométrique (Accord pour la paix et la réconciliation nationale issu du Processus d’Alger) pour mieux nous arnaquer, doit être mené à son terme. Sont-ils humains ?
Non, ne rigolez pas, la question n’est ni méchante, ni moqueuse, ni mal intentionnée. Si certains, préfèrent, je vais la poser autrement : Nous considèrent-ils comme des humains ? Ces gens, que ni Covid, ni la turista, ni le paludisme, ni le placement de nos pays en «Zone rouge» d’après leurs critères, n’arrêtent dans leur frénésie voyageuse chez nous.
En fait, ils sont dans un monde, une bulle, qui les coupe de ceux dont ils prétendent œuvrer pour le destin lumineux et pacifique. Après eux, la paix est un mirage, et la lueur est celle de flammes destructrices. Là où ils vivent, ils ne sont pas mélangés à la masse. Dans l’avion, ils sont séparés de la masse. A l’accueil, ils sont privilégiés…
Leur séjour se passe entre l’habitacle du véhicule climatisé et aseptisé, à la chambre royale, aux bureaux sur-climatisés de ceux qu’ils considèrent comme leurs hôtes bamakois. Et qui sont ceux par qui ils nous mettent la pression. N’importe quel humain, à savoir ces créatures divines que Dieu a dotées de bon et d’autres sens, se poserait des questions simples. De quel droit ? Quelle est la légitimité, humainement parlant, de ces gens-là ? Qu’est ce qui leur fait croire qu’ils ont le droit de détruire nos existences pour leurs lubies ?
Pourquoi cette obsession pour la transition et surtout la mise en œuvre de l’Accord blablabla, pendant cette dernière ? Ils savent pourtant que le socle de la transition est bancal. Même si, à notre habitude, nous faisons tous semblant de ne rien voir, pour ensuite nous offusquer et présenter des théories et analyses visant juste à redorer les égos. Euh, là je vous promets les amis, cette sortie, est de mon ancêtre.
Ils savent mieux que nous, pour certains d’entre eux, que le fameux accord n’est qu’une arnaque servant à gagner du temps pendant que certains se servent dans nos richesses comme si elles ne nous revenaient pas. Ils savent son issue improbable, mais ne sont pas encore satisfaits. On va donc nous emmerder encore et un jour annoncer en grandes pompes que cet accord n’est ni bon ni réalisable en citant certainement des arguments que nous autres énumérons avant sa signature.
Ils savent que l’accord, né de division en son sein, ne fait pas l’unanimité au sein du peuple qu’il est censé unir, pourtant on en mode robotus hypnoticus. Ils vont, viennent, reviennent et n’ont que sa mise en œuvre à la bouche. Nous ne sommes que des chiffres, des statistiques ou alors des cobayes quand nous avons un peu de considération. Si on nous traite ainsi, nous le Mali est son peuple, c’est tout simplement parce que nous sommes tombés bien bas… Et le pire, c’est que malgré que nous soyons déjà bien en dessous du niveau zéro, nous creusons nous-mêmes davantage pour nous enfoncer.
Confiance zéro entre nous, hypocrisie 100 %, cupidité, luxure, inversion des priorités, justice bancale, misère grandissante, oligarchie boulimique… Haine et intolérance latentes… Chaque fois que j’ai pensé que nous avions touché le fond, nous sommes tombés encore plus bas… Et cela parce que tout simplement, au lieu de rebondir, nous creusons, creusons, creusons. Vivement un retour, un regain, un sursaut de dignité. Sinon à ce rythme, c’est la fin dans l’indignité totale. Quelle honte ! Quel destin funeste !
KKS
Source: Le Matin