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Littérature : Zegué Diarra et la préface de la discorde

Moussa dit Zegué Diarra, connu sur les réseaux sociaux pour s’être attribué une citation prétendument japonaise, alors qu’il n’a aucune notion de la langue nipponne et aussi pour s’être fait passer pour inventeur de drones, fait encore la Une de la presse pour une affaire de préface de son livre attribuée à Seydou Badian. La famille du célèbre homme politique et écrivain malien monte au créneau pour dénoncer une escroquerie et le faux en écriture.


Deux ans après sa disparition, le nom du célèbre écrivain Seydou Badian revient dans le monde de la littérature au Mali par le fait du jeune écrivain malien Moussa dit Zégué DIARRA qui présente son ouvrage « Portons le Mali dans nos cœurs et esprits et non sur nos lèvres » comme étant préfacé par le doyen Seydou Badian, décédé en 2018.
Zegué Diarra est semble-t-il coutumier du fait. Il s’est présenté comme un inventeur de drones aux caractéristiques qui ont étonné l’ensemble des acteurs évoluant dans le domaine des TIC. Il a revendiqué le titre de major de sa promotion lors de ses études en Algérie que ses promotionnaires ont battu en brèche avec des preuves à l’appui et il a tenu un discours avec une citation en japonais que certains internautes japonais ont vite fait de corriger comme n’étant pas une langue connue ni au japon ni dans l’Asie.
En effet, parlant de ce fameux livre, qui reste introuvable dans les librairies, la famille de Feu Seydou Badian accuse l’auteur de faire la promotion de son œuvre en utilisant le nom et la renommée du regretté doyen. Zégué n’a pas hésité à présenter Seydou Badian comme l’auteur de sa préface, dans un tour de passe-passe littéraire.
Cette aventure est digne de la trame d’un roman judiciaire. Joint au téléphone, l’assistante de Feu Seydou Badian a expliqué à la rédaction du journal le Flambeau, que cette histoire remonte à un peu plus de deux ans : « Quand il est venu, il m’a tendu un livre et il a dit qu’il aimerait bien que le vieux préface son livre. Ce jour-là, le vieux n’a même pas souhaiter recevoir qui que ce soit en raison de santé. Malgré tout, j’ai montré le bouquin au vieux qui n’avait pas voulu préfacer disant qu’il ne connaissait pas l’auteur et donc ne pourrait pas préfacer l’oeuvre. J’ai juste fait comprendre à Zégué que le vieux n’était pas en état de le recevoir. Il s’est arrêté quelques minutes après et il est parti. Dès lors, je n’ai plus revu Zégué à l’Hippodrome chez le vieux », a déclaré Mme Toutou Diakité.
Et d’ajouter : « Maintenant, il n’y a même pas deux mois, j’ai vu sur les réseaux sociaux, qu’il a organisé une sorte de Forum auquel j’ai pu assister. Il continue à faire la promotion de son livre avec le nom du vieux. Quelque chose qu’il a refusé de son vivant, ce n’est après sa mort qu’il faut raconter des mensonges », déplore-t-elle.
Pendant ce temps, le jeune écrivain, lui-même, Moussa dit Zégué Diarra, soutenait mordicus, lors d’un premier entretien téléphonique, que son livre a été préfacé par le doyen Seydou Badian. « Moi j’étais très proche du doyen Feu Seydou Badian, avant sa mort d’ailleurs, c’est lui qui a préfacé le livre. C’était en 2017 », indique-t-il.
Après la version de la famille, qui compte porter plainte, il a changé son argumentaire pour corriger son tir. Ainsi, à la question de savoir comment s’est opéré le contact avec Seydou Badian pour la préface du livre, le jeune auteur réplique : « Ce jour, le vieux était malade, ce qui fait que nous avons pris un retard de trois mois dans la publication du livre. La préface du livre, je l’ai dédiée à Seydou Badian. Je lui ai montré le texte de la préface et le livre en entier pour qu’il m’aide à corriger les imperfections », explique-t-il.
Aussi, précise M. Diarra : « Notre contact n’a pas seulement commencé à travers le livre. Notre premier contact date de 2003, quand j’avais 10 ans. C’est d’ailleurs l’une des personnes qui m’encourageaient à écrire. Il était enchanté et d’office il m’a dit que je peux compter sur lui aussi bien pour les témoignages que pour apporter les corrections qu’il faudra. Quand on a terminé le travail, je lui ai dit que je voudrais que ce soit lui-même qui en fasse la préface. Modeste qu’il est, humble qu’il est, il m’a dit de chercher quelqu’un d’autre parce que lui, il estime qu’après les œuvres littéraires dont il est l’auteur peut-être que quelqu’un devrait avoir un autre regard différent de sa propre personne. J’ai vraiment tenu à ce que ce soit lui », a-t-il conclu.
Nous apprenons qu’avec l’éclatement de la polémique, le jeune auteur a pris attache avec la famille pour présenter ses excuses et si besoin, il se dit prêt à le faire publiquement.

Andiè Adama DARA

Source: Bamakonews

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