Le Club des lecteurs jeunesse malienne a organisé, le week-end dernier à la Bibliothèque nationale et de la documentation (BND), une rencontre autour du roman intitulé «Ville cruelle» de l’écrivain camerounais Alexandre Biyidi plus connu sous ses pseudonymes : Eza Boto ou Mongo Beti.
La présentation de l’ouvrage a enregistré la présence du directeur général adjoint de la BND, Amadou Bekaye Sidibé, et du président du Club des lecteurs jeunesse malienne, Modibo Touré. Y étaient également présents le président de l’Union des écrivains du Mali, Ousmane Konaté, l’écrivain Hamidou Maïga alias Fongo Baber et de nombreux enseignants, chercheurs et étudiants.
Le président du Club des lecteurs a expliqué que la rencontre littéraire visait à promouvoir la lecture mais aussi à inciter des jeunes étudiants à découvrir la philosophie des écrivains africains. L’ouvrage a été présenté par l’étudiant Modibo Kanfo, également membre du Club. Il a fait son exposé sur les passages forts de l’écrivain. Il a parlé de la vie de l’auteur avant de mettre l’accent sur l’étude thématique et la structure de l’œuvre («Ville cruelle») et d’insister sur la colonisation, le mariage et l’exode rural.
Les participants ont engagés des discussions sur des thématiques traitées avec beaucoup d’importance par l’auteur, notamment la colonisation, le mariage ainsi que l’indépendance des pays africains. Le public en a eu pour son compte en informations et précisions sur ce pan entier de l’histoire de nos pays et sur l’engagement de Eza Boto dans le combat contre la domination coloniale.
La question de l’identité culturelle, notamment par rapport aux noms des Africains a été aussi remise sur le tapis. La nouvelle génération a soutenu la mondialisation. Pour certains jeunes, le patronyme importe peu dans la gestion de notre identité. Mais d’autres défendent la thèse contraire. A ce propos, le président de l’Union des écrivains a expliqué que le nom restait capital dans la sauvegarde de notre patrimoine culturel immatériel.
Après un débat houleux sur notre identité en perte de vitesse, les organisateurs ont exprimé leur satisfaction devant le niveau des débats intergénérationnels, c’est-à-dire entre jeunes et vieux mais aussi entre enseignants et étudiants. Au terme de trois tours d’horloge d’échanges, le public a apprécié cette rencontre littéraire qui a permis à tous de participer aux débats.
Le directeur général adjoint de la Bibliothèque nationale a rappelé que c’est une activité importante qui mérite d’être portée au niveau des établissements scolaires. Il a suggéré aux organisateurs de prendre contact avec les lycées dans ce sens pour développer cette activité littéraire au niveau de cet ordre d’enseignement. Enfin, il a exprimé l’engagement de sa structure à soutenir des actions de ce genre qui s’inscrivent en droite ligne de ses objectifs. Le Club des lecteurs jeunesse malienne est un groupement de jeunes intellectuels œuvrant pour la promotion de la lecture. Il organise chaque mois deux exposés sur les auteurs africains.
Le choix de la présentation de l’ouvrage est volontaire et l’activité, à but non lucratif, garde une vocation de consolidation et de renforcement des capacités intellectuelles et culturelles.
Une présentation des écrivains maliens parmi lesquels le journaliste écrivain, Bréhima Touré, auteur de «Les désillusions de Bouba» a mis fin à la rencontre.
Amadou SOW
L’Essor