Située au sud-est de Bamako, le village de Sokonafing fait l’objet de convoitise de la part de prédateurs fonciers. Selon les habitants, des opérateurs économiques ont spolié une grande partie de leurs terres enregistrées sous titre foncier, sans le consentement du village.
Au cours d’un point de presse tenu le 30 octobre 2021, des habitants du village de Sokonafing ont tenu à dénoncer ce forcing d’opérateurs économiques. Par la même occasion, ils ont interpellé les autorités de la transition sur la question. Ainsi, le chef du village de Sokonafing avec des leaders de la jeunesse de différents villages voisins tels que : Koulouba, Point G et Mingo, ont tour à tour fait le point de la situation et ont dit non à la spoliation de leurs terres.
Ils ont également dénoncé haut et fort les comportements de certains prédateurs fonciers, tous des opérateurs économiques, qui veulent accaparer leurs terres, malgré une décision de la Cour suprême, à travers sa section administrative, qui a fait du village de Sokonafing, le seul et unique propriétaire de l’espace concerné.
Âgé de plus de quatre-vingt ans, le chef du village de Sokonafing, Sabatié Traoré, l’un des conférenciers, a fait l’historique des parcelles en litige. Selon lui, ces espaces en question appartiennent à Sokonafing qui est rattaché administrativement à la mairie de la Commune III du District de Bamako, et non au cercle de Kati. Selon Sabatié Traoré, la faute a été commise alors que feu Kafougouna Koné était ministre sous le régime d’Amadou Toumani Touré qui, en complicité avec l’ancien directeur des collectivités de son temps, avait octroyé le titre foncier à certains opérateurs économiques.
«Cette partie nous appartient depuis avant la pénétration coloniale. A ce moment-là, Kati n’était même pas un cercle. Je vous le répète, Sokonafing a plus de 800 ans et à l’époque, il n’y avait pas le cercle de Kati. Donc administrativement, nous sommes de la Commune III du District de Bamako et non de la Commune de Kati. Comment, nos terres peuvent-elles être gérées par Kati ? », s’est interrogé le chef de village de Sokonafing.
Yaya Konaté, président de la jeunesse de Sokonafing, a, pour sa part, demandé aux populations de rester soudées pour barrer la route à ces prédateurs fonciers qui n’ont d’autre objectif que d’utiliser leurs moyens pour s’emparer des terres des pauvres. Il a également invité les autorités du pays, plus précisément les autorités judiciaires, à traiter de manière judicieuse ce dossier. Car selon lui, la jeunesse de Sokonafing ne se laissera jamais voler son héritage.
Les habitants de Koulouba, Point G et Mingo ont eux aussi promis de rester en bloc dernière ceux de Sokonafing, pour faire aboutir cette lutte car, selon eux, ces quatre villages subissent les mêmes problèmes fonciers. D’autre part, les habitants de Sokonafing ont dit refuser toute négociation avec les opérateurs économiques et ont promis de prendre leurs responsabilités, si jamais la vraie justice n’était pas rendue dans un bref délai.
Amadou Kodio
Source : Ziré