Le 29 octobre 2021, des milliers de personnes ont manifesté au Monument de l’Indépendance à Bamako, à l’appel de “Yéréwolo, debout sur les remparts”. Ainsi, les manifestants ont dénoncé l’ingérence de la communauté internationale, de la France et de la Communauté Economique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) dans la gestion des affaires publiques au Mali.
Les mots d’ordre étaient clairs pour les manifestants : refuser toute intimidation étrangère ou même interne dans la gestion de la crise malienne. Aussi, l’un des objectifs était d’adresser un message clair à la communauté internationale, celui de la détermination du peuple malien à accompagner les autorités de la transition dans les décisions prioritaires pour la bonne marche de la nation.
Drapeau malien ou russe à la main, des centaines de personnes ont répondu à l’appel avec des pancartes, des banderoles et des affiches pour montrer leur soutien aux autorités de la transition et aux forces armées maliennes. Ainsi, les manifestants ont demandé, entre autres : la prolongation de la transition ; le départ de la France ; le soutien à la coopération entre le Mali et la Russie…
Dans une déclaration liminaire, les organisateurs ont retracé l’historique de la crise de 2012 à nos jours. Pour Yéréwolo et ses militants et sympathisants, le Mali a collaboré avec certains partenaires dont les attitudes sont plus sombres que la menace qu’ils sont censés éliminer. « La nation malienne perdait sa volonté d’exister à petit feu ; toutes les solutions proposées ici et là ont très vite montré leurs limites et il serait judicieux de préciser qu’après tout, une solution endogène a prospéré au milieu de ce tourbillon de propositions de sortie de crise. Toutes les résolutions prises depuis le début de la crise précisent que les dispositions doivent être une émanation de la volonté du peuple malien. Le peuple malien est en droit de se mettre debout sur les remparts pour se défaire de l’étau qui se resserre avec éloquence autour du Mali », peut-on lire dans ladite déclaration.
Adama Ben Diarra dit Ben le Cerveau, membre du CNT et porte-parole du mouvement Yérèwolo, trouve que le Mali en a trop souffert et qu’à un moment donné, il faut savoir dire stop. « Tout le monde a vu le Mali souffrir, autant de militaires tués, des civils tués, des hommes, des femmes, des enfants, des jeunes, des vieux sont assassinés, personne n’est venu à notre secours et là, on veut nous parler des élections », a-t-il souligné.
Nouhoum Sarr, membre du Conseil National de Transition (CNT), pour sa part, a appelé une fois de plus à l’éveil de la conscience collective, gage de l’union sacrée autour du Mali, afin que le rêve d’un sursaut national soit une réalité. « Cette sortie historique constitue une étape essentielle pour le rétablissement et l’affirmation de la souveraineté nationale de notre pays, le Mali. Aujourd’hui nous suivons avec beaucoup d’attention et d’intérêt les actions nobles du Mouvement Yéréwolo et ses actions tangibles en faveur de l’unité nationale », a déclaré Mohamed Ousmane Ag Mohamedoun, vice-président du Collectif pour la Refondation du Mali et membre du Conseil National de Transition (CNT).
Daouda ARAMA
Source : Ziré