La Cour d’appel vient de donner raison aux malades de la lèpre qui avaient été privés de l’usage des 24 hectares situés à Kalabambougou. Cet espace avait été attribué au Centre national d’appui à la lutte contre la Maladie (CNAM) dont le comité syndical dirigé par Sidiki Djiré était devant la presse le 21 mars. « C’est le triomphe de la vérité ; il faut que les Maliens comprennent que Mohamed Ali Bathily et Moussa Mara ont gouverné sur du faux », a-t-il déclaré.
Pour comprendre l’histoire du litige foncier de Kalabambougou, il faut remonter à la naissance de la zone ACI 2000. A l’époque, selon Maitre Moussa Keita du cabinet Keïta, la zone où se trouve aujourd’hui le monument Obélisque (Bougiba) était utilisée par les anciens malades blanchis de la lèpre qui faisaient le jardinage. Les responsables de l’ACI ont incorporé les 124 hectares de l’endroit dans le projet ACI et en contrepartie, ils ont attribué 24 hectares au CNAM.
A en croire maitre Keïta, les terres mises à la disposition du CNAM pour les malades et le personnel soignant étaient des champs dont les propriétaires ont été dédommagés. Mais en attendant l’attribution du titre foncier, ceux qui ont été dédommagés ont rapidement vendu leurs champs à d’autres acquéreurs. «Quand le titre foncier est sorti, le CNAM et les malades de la lèpre voulaient s’installer, mais ils ont trouvé qu’il y avait d’autres personnes sur leur titre », a commenté maitre Keïta.
Ces occupants qui n’avaient pas de documents ont été expulsés par le cabinet de maitre Keïta en 2014, qui disait appliquer une décision de justice. C’est à ce moment que le torchon brûle entre les malades de la lèpre et Mohamed Ali Bathily, alors ministre de l’Urbanisme. L’avocat du CNAM et plusieurs membres du collectif des malades sont jetés en prison sous l’influence de Me Mohamed Ali Bathily. « Aujourd’hui, la vérité a triomphé. La cour d’appel nous a donné raison », a commenté maitre Keïta.
Pourtant, les malades ne décolèrent pas contre les autorités dont Moussa Mara, l’ancien Premier ministre, accusé d’avoir construit le siège de son parti sur le titre concerné. « Je suis ici depuis plus de 60 ans, et Moussa Mara a envoyé des émissaires à qui j’ai déclaré que tous les problèmes étaient dus à Moussa Mara qui était notre maire», a affirmé Zoumana Sacko un malade qui réside à Djicoroni Para.
A présent que la justice a tranché en faveur du CNAM et des malades, les bénéficiaires n’attendent que d’entrer en possession de leurs dus. C’est en tout cas le vœu le plus ardent de Békaye Diallo, qui ne veut plus perdre du temps. « Nous demandons maintenant que les autorités nous donnent nos terres le plus rapidement possible », a-t-il souhaité.
Soumaila T. Diarra
Source: Le Républicain