Engagé dans un différend avec l’État malien, la société australienne Leo lithium a annoncé son retrait du projet de lithuim de Goulamina dont son partenaire chinois va désormais devenir le nouvel opérateur.
L’entreprise australienne Leo Lithium a annoncé son retrait du projet de lithium de Goulamina au Mali à travers la vente de sa part au groupe chinois Ganfeng Lithium pour 342,7 millions de dollars, selon un communiqué relayé par Mining Weekly.
« Malgré tous nos efforts pour obtenir un accord convenable avec le gouvernement malien et compte tenu des risques croissants liés aux activités dans ce pays d’Afrique, la direction a décidé que la vente de notre part du projet de Goulamina serait conforme aux intérêts des actionnaires », a fait savoir Simon Hay, directeur général de Leo Lithium. Selon lui, une autre raison de cette initiative de l’entreprise réside dans l’adoption d’un nouveau Code minier par les autorités du Mali.
Dans le même temps, la participation du gouvernement malien au projet sera augmentée de 20% à 30%. Encore 5% seront offerts aux investisseurs locaux. Ganfeng Lithium sera le nouvel opérateur du projet. La société chinoise versera également au gouvernement malien 60 millions de dollars au nom de Leo pour régler un différend entre le pays et la société australienne, selon un communiqué publié mercredi par le plus grand actionnaire de Leo, Firefinch Ltd. Leo recevra une redevance équivalente à 1,5 % des revenus bruts de la mine de Goulamina pendant 20 ans, a annoncé mercredi la société.
Firefinch-qui a créé Leo il y a deux ans et contribuera à hauteur de 7,6 millions de dollars au règlement – est engagé dans un différend avec l’État malien concernant l’exploitation de la mine d’or de Morila, qu’il a acquise auprès de Barrick et AngloGold Ashanti en 2020. Goulamina appartenait jusqu’en 2021 à Firefinch qui a créé Leo Lithium afin de confier son projet phare à une entité différente du propriétaire de la mine d’or Morila. Or, le gouvernement malien considère les deux sociétés comme une seule entité et juge irrégulier le transfert de titre minier ayant permis à Leo Lithium de prendre le contrôle de Goulamina, expliquent les deux compagnies australiennes.
Finalement, la mine d’or de Morila passera sous le contrôle de l’État. C’est du moins l’information donnée le 8 mai par Firefinch qui annonce la vente de la mine à la Société de Recherche et d’Exploitation des Ressources Minérales du Mali (SOREM-SA) pour un dollar symbolique. Avec plus de 200 tonnes d’or livrées au cours de ses deux décennies d’existence, Morila est l’une des mines les plus productives du Mali. Mais certains spécialistes estiment que c’est un actif en fin de vie.