Le gouvernement indien a montré cette semaine sa détermination à attirer les investissements étrangers, notamment en déroulant le tapis rouge à deux multinationales britanniques. Après plusieurs années d’une politique teintée de protectionnisme, l’Inde à commencé il y a plus d’un an à libéraliser plusieurs secteurs de l’économie, afin de relancer la croissance et contrer une inflation inquiétante.
De notre correspondant à New Delhi,
Le gouvernement a donné son feu vert au géant de la grande distribution Tesco ainsi qu’à l’opérateur Vodafone cette semaine pour investir de manière plus conséquente en Inde.
Un changement significatif dans la politique économique de New Delhi ? C’est en tout cas le signal qu’a donné assez clairement le gouvernement du Manmohan Singh. Son ministre du Commerce, Anand Sharma, a déclaré cette semaine qu’il allait poursuivre la libéralisation des règles pour l’investissement étranger dans les semaines à venir.
On a appris cette semaine que la multinationale britannique Tesco, troisième grand distributeur mondial mondial, deviendra le premier groupe dans son secteur à établir une chaîne de supermarchés en Inde en rachetant 50% du groupe indien Trent, avec qui elle a signé un accord de franchise depuis 2008.
De son côté, Vodafone, qui est déjà bien implanté en Inde, a obtenu l’autorisation de racheter 100% de ses opérations indiennes, Vodafone India Limited. Ces accords ne sont pas encore finalisés, mais il serait plus qu’étonnant que le gouvernement s’y oppose.
Enrayer l’inflation
L’Inde, qui s’était jusqu’à présent montrée assez protectionniste, est aujourd’hui soucieuse d’attirer des investissements étrangers. Rappelons que la percée de Tesco arrive tout de même plus d’un an après l’ouverture aux étrangers du commerce de détail, en septembre 2012. Cette réforme avait été assez impopulaire en Inde, où de nombreux commerçants craignent ne pas pouvoir concurrencer les grandes chaînes.
Les nombreuses contraintes règlementaires en Inde ont notamment découragé le géant américain Wall-Mart, qui a mis fin à sa joint-venture avec son partenaire indien en octobre dernier. Ces contraintes auraient également failli décourager Tesco, qui a pourtant pris soin d’adopter une stratégie moins agressive pour pénétrer le marché indien.
Mais le gouvernement indien cherche maintenant clairement, et même désespérément, à attirer des investissements étrangers, qui ont chuté de 15% par rapport à l’année dernière, sur la même période d’avril à octobre. L’objectif est d’enrayer ainsi l’inflation de la roupie et de relancer la croissance, qui est à 5%, le taux le plus faible depuis 10 ans, et cela bien sûr, avant les élections en mai!
Le secteur ferroviaire, un marché mammouth
Le gouvernement indien a déjà assoupli les règles pour l’investissement étranger dans plusieurs secteurs de l’économie l’année dernière, notamment dans la défense, les télécoms, les marchés boursiers, ou encore le raffinage. Il est maintenant question d’y ajouter le secteur ferroviaire, jusqu’à présent très protégé. Cela pourrait être approuvé par le gouvernement dès ce mois-ci, afin de donner du sang neuf à un secteur assez mal en point.
Compte-tenu de l’ampleur du réseau indien, ce secteur représente un marché énorme. D’autant plus qu’une bonne infrastructure ferroviaire, avec notamment une meilleure connectivité entre les mines et les raffineries, et les ports, ne peut-être que bénéfique pour la croissance industrielle du pays.
RFI