L’imam Mahmoud Dicko, la figure emblématique religieuse et même politique du Mali, sorti du pays, selon lui, sur invitation du président algérien, Abdelmadjid Tebboune, peine à rentrer au pays alors qu’il avait promis de revenir dans un bref délai, il y a de cela quatre mois. Toute chose qui suscite de véritables interrogations sur son absence.
Récemment, dans une nouvelle vidéo amateur, l’imam Mahmoud Dicko avait formulé ses vœux aux fidèles et partisans à l’occasion de la fête de la Tabaski en ces termes : « Je formule mes vœux les meilleurs pour chacun d’entre vous. Pour mon pays et pour tous les musulmans ». Dans la même vidéo le cheikh de Badalabougou a rassuré qu’il se portait mieux aujourd’hui et son retour ne sera plus pour longtemps. « Par la grâce de Dieu, je vais beaucoup mieux aujourd’hui (allhamdoulilaye). Je me prépare à rentrer au pays. J’entends des commentaires, mais je ne suis qu’un être humain et je m’en remets à Dieu quoi qu’il arrive », a-t-il lancé.
Sauf que c’est la troisième fois que Mahamoud Dicko annonce son retour dans un bref délai sans jamais que cela soit effectif. D’aucuns disent que l’imam serait même en exil politique sans jamais le dire ouvertement. Ce qui est sûr, les circonstances de son départ à Alger en disent plus.
Des faits mis en doute !
L’on se rappelle qu’en décembre 2023, l’imam Mahmoud Dicko, cette importante figure religieuse et politique, a été reçu à Alger par le président Abdelmadjid Tebboune. Selon Bamako, cette visite chez le voisin a coïncidé avec une autre des rebelles séparatistes du nord et constituait donc une ingérence dans une affaire interne. L’ambassadeur algérien avait été convoqué à l’époque par le ministre malien des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop, pour être entendu sur la question.
Aussi, les autorités de la transition n’ont pas apprécié de voir Imam Dicko reçu en grande pompe à Alger. Depuis, la méfiance est totale entre les adeptes de l’imam et les autorités de la Transition.
Si les partisans de l’imam soutiennent la thèse d’un soin prolongé à l’étranger, les pros – transition qui animent la toile estiment que l’homme est attendu de pied ferme à Bamako. Même si officiellement, il n’y a aucun fait qui incrimine l’imam, toute porte à croire qu’il craint pour sa sécurité. Mahmoud Dicko semble également craindre une possible arrestation par les autorités militaires du Mali. D’ailleurs, il sait que cela constituera une grande humiliation au vu de son statut. C’est ce qui pourrait certainement expliquer son retrait stratégique et son absence qui s’éternise.
Amadou Kodio
Source: Ziré