Au regard des traitements inhumains infligés aux enseignants des établissements scolaires par les promoteurs, le Syndicat national de l’éducation et de la culture (Snec) a tenu un meeting ce samedi 28 septembre 2013 à la Bourse du travail. Cela afin de dénoncer ces pratiques désobligeantes et envisager d’entreprendre des actions.
Depuis un certain temps, les enseignants des établissements scolaires sont terrorisés par les promoteurs. Comme si cela ne suffisait pas, ils s’adonnent ces derniers temps à des licenciements abusifs. D’où l’exaspération des enseignants du privé et même de leurs collègues du public. En témoigne l’implication du Snec dans cette lutte contre le sabordage du métier d’enseignant. Au cours du meeting, le Secrétaire général de la section Snec des écoles privées a dressé le tableau sombre des conditions de vie et de travail des enseignants du privé. Il s’agit, entre autres, des intimidations, licenciements abusifs, refus d’inscrire les enseignants à l’Inps et à l’AMO, retard permanant dans le paiement des soldes et refus du paiement des salaires pendant les vacances. Puisque ces problèmes n’auront pas leurs solutions dans le nomadisme entre les établissements, les victimes des promoteurs ont, en collaboration avec le Snec, décidé de mettre en place des comités syndicaux. Afin de défendre leurs intérêts. Si certaines écoles ont accueilli ce choix à bras ouverts, d’autres sont farouchement opposées à l’idée. C’est le cas de Collège Horizon et Michel Alaire, indiquent les conférenciers. Ce qui amène certains responsables syndicaux à se poser la question de savoir s’il y a des hommes et des sous-hommes au Mali.
Sinon, comment comprendre que les promoteurs d’écoles privées se regroupent en association pour parler d’une seule voix auprès des autorités et que ces mêmes promoteurs refusent la mise en place des comités syndicaux dans leurs établissements, s’interrogent d’autres. Collège Horizon au dessus des lois maliennes
Fruit d’un partenariat Mali-Turquie, cet établissement scolaire était jusque-là une référence au Mali. Cela, de part les résultats enregistrés aux différents examens nationaux. Mais depuis quelques mois, cette école devient de plus en plus méconnaissable de part son comportement vis-à-vis de ses employés, affirme les responsables du Snec. Malgré les conventions internationales ratifiées par le Mali et autorisant les travailleurs de syndiquer et d’aller en grève, le Collège Horizon, dirigé par les Turcs, refuse de se soumettre à ces règles, confie le secrétaire général du Snec, Maouloud Ben Kattra. « Nous avons été à la direction du Collège Horizon pour faire part de notre bon sens en mettant en place un comité syndical conformément aux textes qui régissent le travailleur. Cette idée a été acceptée par la direction. Mais dès l’annonce de la mise en place dudit comité, elle a adressé des lettres de licenciements à 7 enseignants soupçonnés d’être les leaders dudit comité. Une chose que nous n’accepterons jamais», a déclaré M. Ben Kattra. Il a aussi expliqué que grâce à la solidarité du corps enseignant du Collège Horizon et à la détermination du syndicat, la lumière a été faite sur cette affaire à la direction régionale du travail.
Aujourd’hui, ce présumé licenciement est nul et non avenu, se vante le secrétaire général du Snec. Car la direction régionale du travail a donné un avis défavorable à ces licenciements. Cependant, déplore Maouloud Ben Kattra, malgré cet avis défavorable, les Turcs continuent de narguer et de menacer les enseignants. «Dans leur plan machiavélique, ils ont proposé plus de 50 millions à certains responsables syndicaux pour que leur décision de licenciement puisse aboutir. Qu’ils gardent leurs sous, nous préférons notre dignité», a asséné le responsable syndical. Il a également sommé les autorités scolaires de prendre des mesures urgentes afin que les présumés licenciés soient mis dans leur droit. Faute de quoi, d’autres actions syndicales qui s’imposeront seront engagées.
Oumar KONATE
Source: Le Prétoire