La BDM-Sa donne aujourd’hui un piteux exemple de la gestion d’une institution bancaire. Partie pour éclore dans un environnement où elle est la seule à mener ces activités d’investissement, la BDM-Sa a hélas vite sombré dans la déchéance.
Dans un malentendu banal entre le directeur et deux de ses agents, des esprits malins se sont engouffrés avec pour objectif de licencier les nommés Fousseyni M. Diallo et Bakary Diarra.
En effet, tous deux étaient salariés à la BDM-Sa pendant près de 30 ans de service. Mais courant 2008, ils ont été soupçonnés de détournement et atteinte aux biens publics. Ce soupçon n’a jamais été prouvé par les responsables de ladite banque. C’est ainsi que Fousseyni Diallo et Bakary Diarra ont été inculpés de complicité de ce détournement qui serait commis par un certain Ibrahim Fall, caissier principal de la même banque.
En réalité, leur malheur c’est de s’être opposé à la signature d’une pétition pour donner carte blanche à toutes les turpitudes qui s’opéraient alors dans la banque. Et dès lors, les sieurs Bakary Diarra et Fousseyni Diallo ont été licenciés le 8 mai 2008. Médusés d’être abusés ainsi, ils engagent des procédures judiciaires contre la banque afin d’entrer en possession de leurs droits. Le jugement numéro 203/15 du 3 août 2015 du tribunal de travail de Bamako a tranché cette affaire au claire condamnant la banque a payé les dommages et intérêts des licenciés. Ensuite ils ont gagné le procès et le tribunal de première instance a dénoncé le caractère abusivement de ce licenciement et a condamné aussi la banque à leur payer des dommages et intérêts. Une grosse délivrance par la Cour d’ Appel a requis au titre de Bakary Diarra, 113 456 787 FCFA, 4 696 901F pour service rendu et 25 millions pour les dommages et intérêts. Quant à Fousseyni Diallo, son dommage et intérêt s’élève à 74 174 696 FCFA, 4 326 020F pour indemnité et service rendu, 25 millions pour dommages et intérêts.
Malgré cette grosse de la Cour d’Appel, la décision n’a été signifiée aux deux agents licenciés. Ainsi commence alors une autre paire de manches pour ces deux agents. Des pressions viennent de toutes parts,surtout du sérail gouvernemental, tendant à dissuader juges et avocats des plaignants et huissiers de justice commis pour le recouvrement des dommages et intérêts. Or, normalement la banque ne disposait que de huit jours pour exécuter cette décision. Dans les coulisses, on déclare que la banque ne peut donner que le tiers des dommages et intérêts aux intéressés. Les nombreuses pressions ont obligé le premier huissier des licenciés à abandonner le dossier.
Mais les plaignants ne démordent pas. Cette semaine, ils ont encore sollicité un autre huissier pour s’occuper du dossier. Ce dernier va donc diligenter les opérations coercitives pour amener la banque à respecter cette décision de justice. Entre-temps, peu satisfaits des montants fixés pour les dommages et intérêts, les deux agents interjetés appel contre cette décision et demandent à la Cour d’Appel de bien vouloir revoir à la hausse ces montants. La banque risque donc gros dans affaire et a intérêt à se raviser en payant vite ses dommages et intérêts pour des licenciements cyniquement abusifs.
Adama Diabaté
Source: phenixinfo