L’homme fort de l’Est libyen devrait s’entretenir avec des dirigeants grecs pour des pourparlers avant une conférence de paix à Berlin.
C’est un voyage qui est observé avec beaucoup d’attention. Khalifa Haftar, qui s’oppose au gouvernement reconnu par l’ONU en Libye, fait escale à Athènes ce jeudi. L’occasion notamment de mener des discussions avec le Premier ministre et le ministre des Affaires étrangères grecs vendredi, selon des médias grecs. Il participera ensuite à une conférence de paix à Berlin, a indiqué jeudi une source proche des négociations.
La Grèce, qui n’a pas été invitée à la conférence de Berlin qui vise à lancer un processus de paix en Libye, s’oppose aux accords conclus le 27 novembre par le chef du Gouvernement d’union nationale (GNA) Fayez al-Sarraj et le président turc Recep Tayyip Erdogan, son principal soutien face à Khalifa Haftar. Ces accords permettent à la Turquie de faire valoir des droits sur de vastes zones en Méditerranée orientale. Recep Tayyip Erdogan a déclaré jeudi que son pays allait commencer “dès que possible” à faire des forages dans ces zones contestées riches en hydrocarbures.
Un conflit régional
Dans un communiqué commun publié il y a une semaine, Chypre, l’Egypte, la France et la Grèce ont jugé ces accords “nuls et non avenus”. Athènes a aussi cherché à renforcer ses liens avec le maréchal Haftar, que le ministre des affaires étrangères grec a rencontré le mois dernier dans son fief de Benghazi. Le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis a averti jeudi que la Grèce mettrait son veto au sein de l’Union européenne à tout accord de paix en Libye si les accords Ankara-Tripoli ne sont pas annulés.
Ankara soutient militairement le gouvernement de Fayez al-Sarraj reconnu par l’ONU et basé à Tripoli. Recep Tayyip Erdogan a même annoncé l’envoi de troupes en Libye pour aider le GNA à repousser les assauts des forces du maréchal Haftar. Celui-ci bénéficie de l’appui des Emirats arabes unis et de l’Egypte, deux adversaires de la Turquie.
Source AFP