En Libye, alors que le sud du pays est déchiré par des violences communautaires ces dernières semaines, la France évoque une opération internationale dans la zone. Pour éviter la formation d’un «nouveau centre de gravité du terrorisme », ce « serait un scénario idéal », a déclaré le 27 janvier l’amiral Edouard Guillaud, le chef d’état-major de l’armée française.
Cela fait de long moins maintenant que le sud de la Libye fait l’objet d’une surveillance particulière des services de renseignements français. A Paris, l’état -major a la certitude que des cadres d’Aqmi, al-Qaïda au Maghreb islamique, ont trouvé refuge dans la zone, après l’opération Serval. Des katibas se sont installées dans la région et des nombreuses milices échappent à tout contrôle.
«Nous devons faire remonter nos forces vers le Nord dans le cadre de la ré-articulation de notre dispositif anti-terroriste », assure une source proche du ministère de la Défense.
L’amiral Edouard Guillaud qui avait supervisé l’opération Harmattan contre le régime du colonel Kadhafi, affirme à présent que l’idéal serait de monter une opération internationale pour mettre fin à l’instabilité dans le sud de la Libye. Le chef d’état-major qui quittera ses fonctions le 15 février, précise qu’il faudra obtenir l’accord des autorités libyennes.
Mais avec quelles autorités discuter, s’interroge l’amiral Guillaud, qui évoque l’existence d’un trou noir dans la région, susceptible de devenir le nouveau centre de gravité du terrorisme dans la région.
L’Union européenne tente bien de renforcer la sécurité des frontières de la Libye avec le programme EU-BAM Libye ([ Mission de l’Union européenne d’assistance aux frontières en Libye], mais ces rares observateurs ne sont pas déployés dans le sud du pays en permanence.
En attendant l’armée nigérienne redoute des infiltrations de groupes jihadistes et vient de mener de opération de ratissage dans le Nord. L’Algérie, elle, mène périodiquement des patrouilles aux frontières libyennes et tunisiennes.
source : rfi