Il est «urgent» de trouver une solution politique à la crise libyenne, a estimé le ministre de la Défense…
Il est «urgent» de trouver une solution politique à la crise libyenne, juge Jean-Yves Le Drian. Le ministre de la Défense, invité dimanche du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro, a alerté sur la progression de Daesh dans le pays, à la faveur de l’instabilité politique, et dit craindre que des combattants ne traversent la Méditerranée.
Alors que les pressions pour la formation d’un gouvernement d’union nationale en Libye, en proie au chaos et menacé par la montée en puissance du groupe djihadiste, se sont multipliées dimanche depuis l’Afrique et l’Europe, le ministre s’est dit «très inquiet». «Daesh s’installe. Ils sont là, sur près de 300 kilomètres linéaires de côtes, et ils se répandent», a-t-il alerté. «Et ils sont à 350 kilomètres de [l’île italienne de] Lampedusa. Lorsque le beau temps va arriver en Méditerranée, il y a des risques de passage de combattants qui pourraient se mélanger à des réfugiés», a estime Jean-Yves Le Drian.
«Le soi-disant IS (groupe Etat islamique) se propage vers l’est»
La Libye est déchirée depuis un an par une guerre civile et compte deux gouvernements et deux Parlements rivaux, les uns basés à Tripoli et les autres, reconnus par la communauté internationale, dans l’est du pays. La France et les Etats-Unis, qui sont engagés dans une lutte militaire contre Daesh en Irak et en Syrie, où cette dernière a conquis de vastes portions de territoire, craignent que les djihadistes ne renforcent leurs positions en Libye où ils ont déjà pris pied dans la ville côtière de Syrte.
Comme Washington et l’ONU, il a pressé les Libyens de mettre en place un gouvernement d’union nationale prévu par un accord signé entre des représentants des deux camps rivaux au Maroc mi-décembre. De son côté, l’Union africaine a averti que «le soi-disant IS (groupe Etat islamique) se propage vers l’est de la Libye, frappant les installations pétrolières comme à Ras Lanouf et souhaitant élargir sa présence dans ce pays, y compris au sud».
La communauté internationale divisée sur une solution militaire
«C’est un aspect qui nous préoccupe tous et qui commande une action vigoureuse mais nous ne pouvons le faire que si nous avons un gouvernement en place et des forces libyennes que nous pourrons à ce moment-là encadrer, équiper», a déclaré le Commissaire Paix et Sécurité de l’UA Smaïl Chergui.
Mais l’UA a affirmé ne pas croire pour le moment à une solution militaire. «Cela compliquerait davantage la donne», selon Smaïl Chergui. Les Etats-Unis envisagent l’ouverture d’un nouveau front contre Daesh en Libye et un responsable américain de la Défense a indiqué en fin de semaine que le Pentagone préparait des options pour une éventuelle intervention militaire.
Source: 20minutes