Benghazi (Libye) – Au moins sept personnes ont été tuées et une vingtaine d’autres blessées jeudi soir dans un attentat à la voiture piégée dans le centre de la ville de Benghazi, dans l’est de la Libye, a indiqué à l’AFP un responsable local de sécurité.
La voiture a explosé près de l’hôtel Tibesti, sur une avenue commerciale où la vie nocturne est d’habitude animée au cours du mois sacré de jeûne musulman du ramadan, a ajouté le responsable sous couvert de l’anonymat, précisant que les victimes étaient des civils.
L’attentat n’a pas été revendiqué jusqu’ici. Mais le responsable libyen a accusé des “cellules terroristes dormantes qui veulent envoyer un message selon lequel Benghazi n’est pas sûre”.
La ville située à 1.000 km à l’est de la capitale Tripoli est contrôlée par l’Armée nationale libyenne (ANL) autoproclamée par l’homme fort de l’est libyen, le maréchal Khalifa Haftar, hostile au gouvernement en place à Tripoli et reconnu par la communauté internationale.
Benghazi avait été meurtrie par un double attentat fin janvier ayant fait près de 40 morts, devant une mosquée. Le 9 février, un nouvel attentat avait fait un mort et près de 150 blessés, également devant une mosquée.
Près de sept ans après la révolte qui chassa du pouvoir le dictateur Mouammar Kadhafi, la Libye reste minée par l’insécurité et les rivalités politiques.
La ville de Benghazi a été particulièrement touchée par des violences visant notamment les représentations diplomatiques et les forces de sécurité. Une attaque contre le consulat américain, le 11 septembre 2012, a coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens ainsi que trois autres Américains.
En 2017, l’ANL est venue à bout de groupes jihadistes qui s’étaient emparés de Benghazi en 2014 après trois ans de combats meurtriers.
Le 7 mai, le maréchal Haftar a lancé une nouvelle opération pour “libérer” Derna, seule ville de l’est libyen qui échappe à son contrôle. Cette ville côtière de 150.000 habitants est sous la coupe de groupes islamistes et jihadistes depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.
(©AFP / 25 mai 2018 01h21)